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25C ÉLOGE DE liAVEZ. Puis, quand il eut quitté toutes les dignités, ce fut encore l'interprétation des lois qui occupa les heures du juriscon- sulte, et il travaillait à les réviser comme législateur, quand la mort vint interrompre une vie dévouée tout entière a leur empire. Que dirai-je de sa foi politique? Il avait pris pour symbole l'alliance de la monarchie héréditaire et de la liberté consti- tutionnelle; elle reçut ses aspirations dès les beaux jours sitôt troublas de 89 ; il fut des premiers h la saluer en 1814, et en 1849 il lui gardait encore les dernières espérances de sa vieil- lesse. Il avait harangué Charles X assis sur son trône, au nom des députés de la France : il alla, en 1834, saluer l'exilé de Prague au nom des rares dévoûments que rien n'ébranle et que rien ne lasse. Il voulut voir les petits-enfants de son roi (1). 11 se préoccupait surtout de l'éducation du jeune prince sur la terre d'exil, et, a son retour sur le sol de la France, il ne prononçait jamais son nom sans que des larmes échappées a cette ferme nature vinssent attester les émo- tions de son impérissable fidélité. La cause de la vraie liberté ne lui a pas été moins chère. En 1789, il avait applaudi à son triomphe sur l'ancien ré- gime; il la défendit contre l'anarchie, en 1793; et ce fut d'elle qu'il accepta, h quatre-vingts ans, cette élection su- prême, digne couronnement d'une carrière dont les suf- frages de ses concitoyens avaient fait la grandeur. La Providence lui avait prodigué les dons les plus diffi- ciles h allier : l'ardeur et le sangfroid,.lc courage et la pru- (1) 11 écrivait en parlant d'eux : « La sœur tient déjà tout ce que le frère promet. » Il présageait les hautes qualités d'une princesse, dont tous les partis ont récemment déploré la perte.