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206                     ÉLOGE DE RAVEZ.

 défenseur trouva un appui dans le représentant même du
 ministère public.
    Ces .graves fonctions étaient alors remplies par Pierre-
Thomas Rambaud, qui depuis monta avec tant d'honneur à
toutes les magistratures de son pays, où il fut .successivement
procureur-général près la Cour d'appel et maire de la cité.
Dans un réquisitoire dont mon honorable confrère et ami,
M. le président Durieu, retraçait naguère, ici même, avec son
talent accoutumé le précieux souvenir (1), l'indépendante
fermeté du magistrat n'hésita pas à conclure à l'acquittement
des accusés. Le Tribunal s'éleva a la hauteur de ces deux pa-
roles ordinairement rivales, et cette fois saintement unies
pour la protection des faibles, parmi lesquels il fallait comp-
ter alors la religion et la justice ; les accusés furent mis en
liberté..          '
   Ce succès ne découragea pas les anarchistes ; seulement
ils changèrent leur point d'attaque.

   Cette belle garde nationale qui s'était armée avec un élan
si rapide pour la protection du territoire et des lois de la
patrie, n'avait pas tardé .à devenir suspecte aux clubs qui
voulaient substituer le despotisme de la force au règne de
la liberté. En avril 1792, ils dénoncèrent deux de ses
officiers, MM. Dareste et Daudé, comme coupables d'avoir
insulté un employé de la police municipale, alors servile-
ment dévouée à leur sinistre influence. Le délit était imagi-
naire, mais il se trouva un tribunal pour condamner
   Les deux officiers appelèrent de cette pusillanime sentence.
Ce fut encore Ravez qui fut chargé de la défense devant le
tribunal supérieur, 11 osa s'inscrire en faux contre le procès-
verbal des agents subalternes, mais leurs afïidés envahi-
  (1) Eloge de M. le Baron Rambaud, ancien président de l'Académie de
Lyon, mém. de l'Académie, année 1858.