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190                     ORFÈVRERIE.

 L'idée de chef-d'œuvre ne doit pas le préoccuper. II y
 arrivera, s'il ne veut tout simplement que bien faire,
 comme, pour grandir dans la charité, il ne faut qu'aimer.
 Et sans autre ambition que celle du plus parfait, qu'il
 s'approche de son idéal sur les ailes de la simplicité et
 de l'amour. « Aimez, dirons-nous avec saint Augustin,
 aux âmes éprises du beau, comme à celles qui aspirent à
 la sainteté, aimez et faites ce que vous voudrez. »
    C'est parce que M. Armand-Calliat a mis la main à
 l'œuvre d'après ces principes, que nous avons, voulu lui
 prêter un appui, faible sans doute, mais sincère et con-
 vaincu. Et s'il a réussi à obtenir, sur le grand théâtre de
l'exposition d'Outre-Manche, un succès complet, que le
jury a consacré par la plus haute récompense, nous ne
 craignons pas de l'affirmer, c'est à cause de ces idées
que nous résumons par ces mots : liberté dans la règle,
progrès avec la tradition.
    Ajoutons en terminant qu'un autre encouragement lui
a été donné, et d'un prix d'autant plus flatteur qu'il
semble ouvrir une nouvelle carrière à cette belle indus-
trie de l'orfèvrerie religieuse dans notre ville : Sa Majesté
l'Empereur, s'affranchissant d'une coutume invariable
jusque-là , a fait à M. Armand-Calliat la commande du
magnifique ostensoir destiné à monseigneur de Saint-
Jean-de-Maurienne, et proclamé par M. l'abbé Corblet,
dans sa Revue de l'Art chrétien, un chef-d'œuvre digne
de figurer à côté des plus beaux morceaux d'orfèvrerie
du moyen âge. S'il en est ainsi, la décentralisation n'est
plus un vœu, c'est une réalité, qui assure à notre grande
cité le premier rang pour les meubles d'église, et à ses
orfèvres le plus bel avenir.

                             Abbé DE SAINT-PULGENT.