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H6                SYMPHORIEN GHAMPIER.

quence.il marche sur les traces de Démosthènes ; il
pense comme Hippocrate; par la science, c'est un autre
Platon.
   Avicenne, interprète de Galien, est le premier, le
plus habile des auteurs arabes; parmi eux, aucun
ne peut lui être comparé pour la finesse de l'esprit, la
concision du discours, la gravité des mœurs ; ses com-
positions toutefois, se ressentent de la barbarie arabe,
il se rapproche d'Avenzoar, surnommé le sage, par la
méditation ; d'Algazali par ses vastes connaissances.
   C. Celse est le premier des Latins dans l'art de la
médecine ; par l'élégance du langage, il suit les traces
de Cicéron ; pour la profondeur il est l'émule d'Asclé-
piade, et pour l'instruction de Paul d'Egine. »
   Souvent, Champier a frappé juste en présentant les
Arabes comme les copistes ignorants des anciens,
dans les questions de doctrine ou de pathologie appli-
quée, en les accusant de s'être laissés égarer dans leurs
conceptions hypothétiques, par l'esprit superstitieux
deleurrace; mais il a été trop exclusif, trop absolu, lors-
qu'il a oublié, ou voulu faire oublier que c'est à leurs tra-
vaux que nous sommes redevables des premières des-
criptions exactes des abcès du médiastin, des hydro-
pysies, des épanchements du péricarde, de l'induration
cartilagineuse de cet organe, du spina-ventosa, de la
plupart des maladies cutanées, de la rougeole, de la
variole si bien décrite par eux. C'est a dessein, pro-
bablement, qu'il omet de noter qu'Avicenne, quelquefois,
a rectifié Galien ; que, par intervalles, il a interprété'
Hippocrate avec une rare sagacité.
   Dans cette lutte ouverte, Symphorien s'est constam-
ment élevé avec force contre les vices de la thérapeu-
tique, de la polypharmacie orientale. Sa critique s'est
exercée, dès l'origine, dans le traité : Cribratio medi-
camenlorum, ferè omnium, in sex libros digesla; cet
ouvrage, dédié à son client, Trivulce de Pomponne,