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70                           HISTOIRE

tait la civilisation de ce temps-là, mais plus solides qu'élé-
gantes et plus guerrières qu'agréables, qui se dressaient, vi-
goureusement groupées, entre le rempart et le château
féodal proprement dit. Ces maisons, qui ne servaient qu'en
temps de guerre, étaient, lorsque le pays se trouvait menacé,
la résidence et le refuge de cinq petits seigneurs relevant du
château de Varey et de son mandement. En vertu des lois de
la féodalité, les seigneurs de Saint-Cyr, de l'Abergement, de
la Tour-d'Hauterive, de la Tour-de-Jujurieux et de Cham-
pollon juraient à leur suzerain de défendre en toute occasion
et contre tous sa personne et son caslel. S'ils étaient surpris
et attaqués par l'ennemi, leur courage ne s'en étonnait
pas ; ils savaient que le banneret volait à leur secours ; ils
recevaient le premier choc et leur résistance garantissait de
toute insulte la forteresse dont ils étaient les sentinelles
avancées ; s'ils étaient vaincus et forcés d'abandonner leur
demeure, ils se reliraient en bon ordre, avec les troupes du
suzerain, derrière tes hauts remparts de Varey, où ils re-
 trouvaient leurs familles et leurs richesses dans les maisons-
fortes, leur invincible abri.
    La partie 3e la forteresse où étaient les résidences fortifiées,
 lebaylum, comme on disait alors, était séparée du château
proprement dit par un mur solide et un chemin de ronde.
Au midi et à l'occident, l'espace entre le rempart extérieur
et le manoir était formé de trois terrasses ou enceintes super-
posées les unes aux autres et séparées par de puissantes mu-
railles crénelées. Sur la plus basse de ces terrasses étaient,
comme je l'ai dit, la chapelle, la basse-cour et les com-
muns. On ne communiquait avec le château que par un
passage en pente et une porte étroite ouverte dans un mur
épais. Une rampe conduisait à l'entrée principale du manoir.
Celte entrée était surmontée d'un balcon faisant assommoir et
garni de meurtrières ; c'est de là que le seignenr inspec-