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                DE LYON A LA CROIX-ROUSSE.              45

 livres de raisins, cent bec-figues et quatre cents huîtres.
Cette gloutonnerie est difficilement croyable. En tout cas,
elle indiquerait que les melones Hoslienses n'avaient qu'un
petit volume ; car la digestion de dix melons ordinaires,
avec accompagnement de tant d'autres choses, eût été
une opération impossible. Ces melons d'Ostie étaient
une espèce de melons d'eau, cultivés en Campanie. —
Nisard. Note, p. 687. — Forcellini, ainsi que je l'ai re-
marqué plus haut, fait dériver melo de malum,,pomme-,
mais je pense que le mot mel, miel, serait plutôt la racine
de melon, qui a effectivement beaucoup de douceur. Le
célèbre gourmand, Cœlius Apicius, qui a laissé un traité
sur la cuisine, De arte coquinaria, — regardé comme
apocriphe par quelques erudits, — a un article intitulé :
Pepones et melones. Voici l'assaisonnement qu'il conseille
pour aider à les manger : Piper, pulegium, mel vel pas-
sum, liquamen, acetum; interdum et silphium accedit :
du poivre, du pouliot — plante odoriférante — du miel
ou du vin miellé, de la confiture, du vinaigre; parfois
on ajoute du silphium, - sorte de résine aromatique. —
Il ressortirait de ce condiment, donné par Apicius, que
les melons antiques devaient avoir peu de goût. On pré-
tend que les Orientaux les mangent aussi avec de
l'opium ; mais le plus singulier condiment qu'on ait ima-
giné de leur adjoindre est certainement le tabac. —Dict.
Scien. méd. — Je terminerai cette petite étude, en citant
une note d'Hunielbergius , un des commentateurs de
Cœlius Apicius : « Les pepones ne diffèrent des melons,
« à melonibus, que par le volume et la forme plus allon-
« gée. Les melopepones ont aussi une plus grande quan-
 « tite de pulpe, mais leur forme est arrondie. » Je,laisse