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                DE LYON A LA CROIX-ROUSSE.                 39,

sancto Eliœ, prophètes, erexil, 1727. L'ordre des Carmes
 a élevé cette statue à son fondateur, le saint prophète Elie,
en l'an 1727. — Sous le pontificat de Benoît XIII. —
 Cette dédicace prouve au moins que la cour de Rome
n'est pas opposée aux prétentions des Carmes. Je me
rappelle qu'en 18-47, dans l'église de Saint-Pierre où je
 venais de lire l'inscription susdite, je rencontrai le père
Vaure, bien connu des Français qui ont séjourné à Rome,
et sur ma demande il me répondit que les Carmes plus
que jamais persistaient dans leur opinion, relative à la
haute antiquité de leur origine.
   Je ne saurais affirmer si réellement, chez ces religieux
contemporains, la croyance absolue, dans la fondation
de leur ordre par le prophète Elie se perpétue toujours
avec autant de ténacité que dans le XVIIe siècle? En tout
cas, je ne pourrais les blâmer de conserver cette foi dans
 une idée, qui entoure leur institution d'une certaine au-
réole poétique. Si l'on enlève le sentiment, pour arriver
par le simple raisonnement à l'enseignement religieux,
on risque fort de conduire les masses à l'indifférence
absolue et à la sécheresse de cœur. Je me repose parfois
sur la terrasse solitaire du couvent des Carmes-Déchaux ;
j'entre sous le vestibule qui précède l'entrée et j'y lis le
verset dix-septième de la cinquième épître de saint Jac-
ques, rappelant le prophète Elie et la puissance de sa
prière : Eh bien, ce parfum de mysticité ne me déplait
pas. J'abandonne un moment la critique historique, et
j'éprouve une certaine impression que je rechercherais
vainement sur les trottoirs de la rue Impériale.
   Oltavio Panciroli, l'aimable et naïf légendaire des
églises de Rome, admet naturellement les prétentions