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                     DE LYON A LA CROIX-ROUSSE.                           37
   V
     Quoi qu'il en soit de ces exagérations, il est certain
 qu'à la fin du XIIe siècle, ainsi que je l'ai rapportéplus
 haut, en citant l'opinion de Baronius et de Bellarmin,
 une multitude de solitaires se rassemblèrent, et que le
 pape Honorius III confirma leur institution en 1227 (1).
 Le lieu de leur rassemblement ayant,été au Carmel, ils
 en prirent naturellement le nom. Déjà au Ve siècle, cette
montagne était habitée par des anachorètes, auxquels le
 patriarche Jean, de Jérusalem, donna la règle de saint
Basile. (Dict. des ordres religieux). Jean Phocas, moine
grec de l'île de Pathmos, qui visita les Saints-Lieux, en
 4185, finit ainsi la relation de son voyage : « Sur le
 « mont Carmel est la caverne d'Elie, où était autrefois
 « un grand monastère, comme on voit par les restes des
 « bâtiments ; mais il a été ruiné par le temps et par les
 « incursions des ennemis. Il y a quelques années qu'un
 « moine, prêtre et portant des cheveux blancs, vint de
 « Calabre, et s'établit dans ce lieu par révélation du
 « prophète Elie. 11fitune petite clôture dans les ruines
« du monastère, y bâtit une tour et une petite église, et
« assembla dix frères, avec lesquels il habite mainte-
« nant ce lieu. » (Tleury, L 7 6 . Ann. 210).
   Le fait de l'existence au Carmel d'hommes voués aux
pratiques religieuses, dès une haute antiquité, ne peut
pas se révoquer en doute, puisque Jamblique, écrivain
du IYe siècle, le dit positivement dans la vie de Pytha-


   (1) Cette date de 1227 est donnée par l'abbé Velly. Dans le Dictionnaire
d'antiquités chrétiennes de Jacquin et Duesbcrg, 1849, et dans celui des
ordres religieux, 1749, on irouve la date de 1224 ; dans l'histoire ecclé-
siastique de Fleury celle de 1226.