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18               SYMPHORIEN CHAMPIEE.

temps dans notre ville avec les privilèges, les libertés
qu'elle s'était arrogée, sans être inquiétée jamais sous
l'ancienne forme de gouvernement ; elle ne portait
nul ombrage à un pouvoir dont la forme était fixe, in-
variable, dont le principe monarchique était consacré.
Ce n'est qu'en 1576, que des lettres patentes d'Henri III,
confirmées par Henri IV, publiées à l'Hôtel-de-Ville de
Lyon et dans la cour du présidial, reconnurent, érigè-
rent officiellement notre collège de médecine. Déjà
ses services, ses bienfaits avaient plaidé en sa faveur
dans l'opinion publique, démontré ses avantages, son
utilité.
   La position éminente de Champier, la générosité de
son caractère et de ses intentions ne purent le mettre
à l'abri de la haine et de l'injustice. Il faillit, en 1529,
être victime de l'émeute de la Rubeine ou Jioubayne,
qui éclata dans les conditions suivantes.
   Un nouveau droit, pour achever la réparation des'mu-
railles de la ville, ayant été décrété au moment d'une
excessive cherté des grains, le peuple, furieux, se sou-
leva ; les riches furent accusés d'avoir accaparé les
blés. Plus de deux mille révoltés,- les femmes en tête,
s'attroupèrent, furent sonner le tocsin à l'église des
Grands-Cordeliers. Symphorien, l'un des plus anciens
échevins et des plus notables, avait pris part à la déli-
bération prescrivant l'impôt ; il se vit désigné à la
vengeance des séditieux. Sa maison, située en face de
l'église de Saint-Bonaventure, fut envahie, saccagée,
livrée au pillage. Il nous a laissé un précis lorl intéres-
sant sur ce fait domestique, dans l'opuscule : De se-
dilione Lugduncnsis, traduit sous le titre d'Ensemble
de la Rebcine, conjuration et rébellion du populaire
contre les conseillers de la cilé et notables marchands,
à cause des blés, traduit du latin de messire Marin
Pierchamp, par Théophile Du Mas. Pierchamp ,