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170            INSCRIPTION DE SABINIUS AQUILA.

   Si, malgré leurs soins, des inexactitudes ont échappé à
Menestrier et a Spon, ne les accusons pas. Les mutilations
qu'ont eu à souffrir les monuments epigraphiques rendent
souvent des lettres douteuses, et, à moins d'une confronta-
tion répétée a plusieurs reprises avec la plus scrupuleuse
attention et lettre par lettre, souvent l'archéologue, le plus
habitué a ce genre de travail commet des inexactitudes.
Cela est si vrai que, sur dix savants copiant la même ins-
cription, il ne s'en rencontre peut-être pas un qui soit tout
à fait irréprochable ; à moins qu'il n'ait re\u son travail plu-
sieurs fois en s'arrêtant sur chaque lettre.
   Nous ne relèverons pas les légères incorrections de ces
deux savants relativement à quelques lettres ajoutées ou
retranchées, mais qui n'altèrent pas le sens, nous nous ar-
rêterons h deux erreurs plus graves.
   Outre les empreintes levées et envoyées à Paris, nous
avons voulu donner au public une copie fidèle, et malgré le
soin que nous avons pris, les mutilations de la pierre nous
avaient dès le principe induit dans une erreur dont nous
n'avons pas tardé à revenir.
   Notre copie étant figurative, c'est-à-dire que chaque lettre
étant placée l'une par rapport a l'autre comme dans le mo-
nument, l'espace entre la première et la troisième lettre de
la seconde ligne nous parut bien étroit pour contenir la lettre
E existant dans le texte de Menestrier, de Spon et dans celui
de tous ceux qui le lui ont emprunté. Considérant l'espace
réservé partout entre chaque lettre, nous avons soupçonné
que des cassures de la pierre avaient donné h cette lettre la
forme d'un E, mais que ce ne pouvait avoir été qu'un I.
Examinant alors attentivement le monument au flambeau,
nous avons parfaitement reconnu que nos conjectures étaient
fondées et qu'au lieu de Temesitheo il fallait lire Timesitheo.
Le tirage de notre récit autographié était commencé, mais