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30 LYON APRÈS LE IX THERMIDOU. larmes hypocrites sur les malheurs de Lyon. « Il m'est im- possible , s'écria-t-il, de renfermer dans ma pensée l'expres- sion de ma vive douleur Les malheureux pour lesquels on réclame sont les victimes du brigandage féroce qui règne à Lyon depuis trois mois au nom de Maximilien Ier... Ces victimes, n'en doutez pas, étaient Tavanl-garde sinistre des dix mille familles qui devaient être égorgées judiciairement pour assouvir la rage du tyran...» On remarquera que Re- verchon et Laporte a Lyon avaient aussi supposé que la fac- tion de Robespierre se disposait a renouveller les massacres de Commune-affranchie lorsqu'elle fut renversée. Etait-ce pour effacer, devant l'image des dix mille têtes que le dicta- teur devait faire tomber, le souvenir des deux mille victimes de Collot-d'Herbois et de Fouché ? S'il y avait a Lyon des égorgeurs, c'étaient ceux qui s'é- taient faits les courtisans et les agents des proconsuls. Il y avait, en plus grand nombre , des voleurs qui avaient profité pour leur propre fortune de ce vaste système de spoliation résultant du régime révolutionnaire. On en comptait certai- nement dans les deux catégories de Patriotes, mais plus dans ceux qui s'étaient mis a la suite des proconsuls et de la Com- mission temporaire que dans ceux qui, leur ayant fait oppo- sition, s'étaient placés par là hors des pouvoirs. Déclarer la guerre aux voleurs, c'était très-bien de la part de Laporte et de Reverchon, s'ils eussent porté franchement leur at- taque aux principaux, aux grands coupables ; mais glorifier ceux-ci pour ne s'en prendre qu'a d'obscurs instruments, et encore pour trouver un prétexte de persécution envers ceux qui avaient résisté a la tyrannie, en laisser des plus signalés dans les fonctions publiques et, après avoir chassé les autres, saisir cette imputation de brigandage pour les flétrir d'un désarmement et les emprisonner, ce n'était pas obéir au cri de l'opinion publique; c'était servir les vengeances et les