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272                     LITTÉRATURE MÉDICALE.

Nous allons tâcher de donner à l'étude qui va suivre une
forme et une destination telles qu'elles puissent à la fois
faire apprécier le mérite de cette publication et faire con-
naître la doctrine d'Hippocrate (7).
    Essayons d'esquisser h grands traits ce double tableau :
On a, nous le savons, reproché aux généralités de rester
dans le vague, en sacrifiant un peu le positif à l'idéal, de
laisser les traits d'Hippocrate indécis et son profil mal arrêté,
de ne frapper en un mot ni l'Å“il, ni l'esprit du lecteur ; nous
nous efforcerons d'éviter ces inconvénients dont plus d'une
 fois nous avons eu à nous plaindre nous-même.
    « Le génie antique a réalisé, autant qu'il était en lui, l'union
intime de la science pratique et delà philosophie spéculative :
Hippocrate ne sépare jamais l'étude de l'homme de celle de
 l'univers. Il reflète au plus haut degré ce double caractère :
il est a la fois un grand philosophe et un habile médecin ; la
 lumière jaillit de toutes parts de ses écrits; et l'on ne sait ce
 qu'il faut le plus admirer, de l'étendue de ses idées ou de
 l'exactitude de ses observations. Comme tous les grands
esprits de son époque, Hippocrate a merveilleusement com-
 pris la corrélation des sciences ; et s'il n'a pas toujours bien
 saisi dans quel degré de dépendance ou de subordination
 elles sont les unes par rapport aux autres, il faut en accuser

Mazarine, etc. — Seconde édition, entièrement refondue, — un vol. in-8,
de CIV—703 pages, Paris, 1855, chez Labé, éditeur.
   (7) Certains auteurs se sont plu à faire de la doctrine d'Hippocrate des
portraits de fantaisie ; leur imagination a substitué à l'histoire une sorte de
roman médical ; ils se trouveraient singulièrement embarrassés si on les
mettait au défi de justifier leurs élucubrations par des"tcxtes exclusivement
tirés des Opéra genuina ; on pourrait en citer plus d'un exemple. Il ne sora
donc pas hors de propos de chercher à rétablir fidèlement la physionomie
d'Hippocrate ; et l'on ne saurait mieux y parvenir qu'en reproduisant, dans
une analyse sommaire, le sens, la portée et l'esprit de ses ouvrages. L'étude
qui va suivre servira ainsi à un double but.