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                           BIBLIOGRAPHIE.                        427

féodale, et sa résidence n'était pas un château. Le tribunal du
 district le mit en liberté.
   Dans la province du Lyonnais, il y avait bonne intelligence
 entre la noblesse, la bourgeoisie et les habitants de la campagne.
La paix n'y était troublée, que lorsque la municipalité et les clubs
de Lyon y expédiaient leur esprit avec leurs arrêtés, leurs instruc-
tions et leurs journaux. Aussi je rejette l'opinion de M. Morin
 qui attribue toute l'ignominie de l'atroce journée du dimanche,
 26 juin, à un attroupement exagéré de cinq mille paysans, et qui
absout de leur complicité la municipalité et les clubs de Lyon.
   Après avoir lu M. Morin, je recourus à un octogénaire qui se
faisait vénérer de tous les partis, par la constance de sa sagesse,
par la pureté de ses mœurs, et par une intelligence supérieure
que l'âge n'avait pas altérée. Il n'a pas existé un témoin plus
véridique et plus modéré de nos discordes civiles. M. le con-
seiller Menoux m'écrivit en me renvoyant le livre : « C'est un travail
« consciencieux qui révèle un homme de talent et un bon écrivain,
« mais l'esprit qui y domine, manque souvent d'impartialité et
« de justice. L'auteur se prononce pour la municipalité, et le
« département valait mieux. »
   En effet, la municipalité agissait de concert avec le club des
Jacobins de Paris ; et pendant qu'il rédigeait, le 1b juillet, sa
pétition du champ de mars, elle signait une adresse injurieuse et
menaçante pour déterminer l'Assemblée à abolir la royauté et à
supprimer, dans tous les cas, la liste civile de Louis, XVI. Mais
comme elle apprit la déroute des Jacobins, à qui la force armée
résistait à Paris , pour la première fois , la peur la fit reculer.
Elle laissa son adresse couchée sur son registre. Elle en expédia
une autre pour féliciter l'Assemblée d'avoir consommé un chef-
d'Å“uvre et pour lui jurer de marcher dans la voie qu'elle lui avait
tracée.
   Il n'était pas vrai qu'elle obéissait à la loi. Elle avait inventé
le principe qu'aucune troupe de ligne ne pouvait être ni employée,
ni cantonnée à l'intérieur. Elle persistait, malgré le conseil de
département, à expulser la garnison de Lyon, pour la remplacer
par une garde urbaine, dont elle serait entourée et que la ville