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LITTÉRATURE MÉDICALE. 459 nous, les méthodes des anciens maîtres. On sait combien la difficulté de recourir aux textes originaux offre d'obstacles aux recherches, et combien, malheureusement, sont peu répandus, parmi les modernes, les véritables procédés opé- ratoires de la chirurgie ancienne. M. René Briau a donc rendu un service à la science, en traduisant cet auteur. Ce serait se tromper grandement, que de comparer simplement cette traduction à celle de Tun de nos auteurs classiques ; c'a été, de la part du traducteur, un acte de dévoûment et un rude labeur ; il suffira, pour s'en rendre compte, de s'arrêter un instant sur la partie bibliographique de la question. Le texte grec de Paul d'Egine n'a pas été soumis a la même révision que celui de la plupart des anciens ; il n'avait encore été publié que deux fois, et, depuis trois siècles, personne n'avait songé a le réimprimer. • L'édition princeps des Aides fut éditée a Venise, en 1528. La seconde édition grecque, qui fut la dernière, sortit des presses d'André Cratander, a Bâle, en 1538 ; elle fut rédigée par les soins de Jérôme Gemusœus, savant médecin, d'après la collation de manuscrits anciens. Le prix de l'une et de l'autre est en raison de leur rareté (10). La seconde édition est de beaucoup la meilleure, et n'est pas moins rare ; je suis tout étonné d'en posséder un exemplaire, depuis que je sais qu'il n'en existe pas un seul à la bibliothèque impériale de Paris. M. Briau fut arrêté, des les premiers pas, par des difficultés auxquelles il n'avait pas d'abord songé : c'est que le texte, tout amélioré qu'il est dans l'édition de Bâle, contient encore des lacunes et de nombreuses erreurs de mots, qui en rendent le sens obscur, plus ou moins inintelligible, et même fautif; (16) Hoffmann a dit de l'édition princeps, qu'elle n'a d'aulre mérite que sa rareté : nihil aliud prelii editioni principi adjudicant nisi raritatem (Hoffm., Lexkon bibliotjr.)