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390                        L'INSTITUT

selle de la France. Ce n'est pas, comme on a pu le voir
en 1852, avec les maires et les conseillers municipaux, c'est
avec le secours des académies associées ensemble, c'est avec
leurs correspondants régionaux qu'on peut seulement espérer
réunir, coordonner, interprêter tous les matériaux d'une
statistique vraiment scientifique de la France.
   Pour l'académie des inscriptions et belles-lettres les avan-
tages ne seraient pas moins grands. Mais d'abord, afin de
donner de l'unité aux recherches et aux grandes collections
de monuments historiques, afin de ne pas affaiblir les res-
sources en les divisant, je dois supposer qu'elle absorbera
dans son sein le comité historique qui fait avec elle un double
emploi, qui en est comme un fâcheux démembrement. L'exi-
guité des ressources de l'Académie des inscriptions et belles-
lettres et, en conséquence, la lenteur de ses travaux, voilà
les deux principaux motifs allégués par M. Guizot, pour la
fondation du comité historique. N'était-il donc pas plus simple
 de donner à l'Académie elle-même, pour accélérer ses travaux,
 les 120,000 fr., votés, chaque année, parles chambres pour
le comité et de lui prêter le même concours du gouverne-
ment? Avec combien plus d'autorité, de suite et d'ensemble,
sans plus de lenteur, n'eût-elle pas accompli la même
mission? Le vrai comité historique, le vrai comité de la
langue, de l'histoire et des arts, c'est l'Académie tout entière
des inscriptions et belles-lettres. C'est a elle de diriger , de
 coordonner les travaux historiques, c'est a elle de signaler
les points obscurs et les lacunes de nos annales, de déci-
 der ce qui doit être publié aux frais de l'État.
  Mais de toutes les classes de l'Institut, celle qui a le plus
besoin d'une semblable association, c'est l'Académie des
sciences. Nulle part, l'union ne paraît plus indispensable
que pour le nombre, l'ensemble et surtout la simultanéité
des observations que réclament les sciences expérimentales.