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JEANNE D'ARC. 443 D'où viendra le secours ? d'où viendra l'espérance ? Orléans lutte encor pressé de toute part.... Que Dieu, le Dieu puissant, prenne en pitié la France Et sauve son dernier rempart l. Ange exterminateur, fends la nue enflammée ! Sennacherib et son armée Seront punis de leur orgueil... Frappe l'Assyrien dans les heures funèbres.... Que le premier soleil, en chassant les ténèbres, Eclaire son vaste cercueil ! Voilà l'ange attendu ! l'auguste vengeresse !. .. C'est une jeune fille aux innocents attraits. Qu'on la conduise au prince ! il le faut ! le temps presse. Je tairai ses naïfs regrets. Riez, ô courtisans, à la langue méchante, De sa simplicité touchante, De sa foi, de sa sainte ardeur. Le peuple est sérieux, lui, car un barde antique A prédit, il le croit, qu'une vierge héroïque Devait rendre au lis sa splendeur. Elle surmontera tant d'obstacles funestes ; Expulser les Anglais est son noble dessein. Son cœur peut-il faillir lorsque des voix célestes Raniment la foi dans son sein. Charles sept a rougi de sa longue faiblesse, Il secoue enfin sa mollesse, La vierge paraît à ses yeux. Pour que s'éveille en vous cette audace imprévue, Qu'avez-vous donc, ô roi ! pu, dans cette entrevue, Entendre de mystérieux? Triomphe ! c'en est fait... triomphe ! la guerrière A revêtu l'armure et s'élance aux combats. A l'Anglais, maintenant, de mordre la poussière,