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62 HISTOIRE. assez puissants alors pour les protéger. De cette réunion, naquit l'agrandissement de leurs domaines qui, devenant d'une étendue considérable, formèrent, pendant l'espace de deux siècles, cette portion que nous appelons Beaujolais. Eh! ne peut-on pas dire, ici, avec "Voltaire, (1) que toute grandeur s'est formée peu à peu, et que toute origine est petite. On présumera, avec quelque espèce de raison, que cette mai- son donna la force et la grandeur au château de Beaujeu, vers l'an 880, qui fut aussi, de son côté, la cause de l'élévation de cette famille ; comme la bravoure était héréditaire chez elle, rien ne put lui résister, surtout, ayant allié la prudence à la force. Pendant le temps des désolations arrivées sous Charles-le- Chauve, pendant le démembrement des provinces, sous Charles- le-simple, pendant les contestations entre les premiers comtes de Lyon et de Forest, ces seigneurs retranchés mettaient à p r o - fit les querelles de leurs voisins auxquels ils prêtaient quel- quefois des secours; et ces secours leur procurèrent quelques domaines à leur bienséance. D'un autre côté, quelques guerres et quelques victoires, les mirent en possession de l'héritage des vaincus : Guichard second fut le premier seigneur de Beaujeu qui acquit des biens dans la Dombe, Riotier (?) et les Châ- teaux qui en dépendaient. (2) Le château de Montmerle et sa Châtellenie furent ses premières possessions dans ce pays-là . Humbert IV, son petit-fils, fit la guerre à Renaud III, comte de Beaugé, fit prisonnier son petit-fils, Olric, désola par le glaive et par le feu, les possessions de ce comte, conquit, dans cette guerre, les châteaux de Toissey et Lens, (?) et tout ce que les sires de Beaugé avaient en Dombe. La terre de Mirebel, la Châtellenie de Chalamont et celle de Villeneuve furent des acquisitions de différents seigneurs de Beaujeu; et, de toutes, ils en formèrent une province, qu'ils appelaient le Beaujolais de la part de l'empire, dont la capitale fut Beauregard. (1) Annales de l'Empire, page 9, (2) Le Bourg de St-Trivier et sa Châtellenie furent aussi une des ac- quisitions de ce soigneur.