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                          BIBLIOGRAPHIE.                         347

et appuyés sur le régiment suisse de Sonnemberg , ils rendirent
impossible le succès d'une insurrection.
   Sur ces entrefaites, le peuple de Paris avait triomphé à Ver-
sailles, le 6 octobre. Le roi avait consenti à se rendre son pri-
sonnier à Paris, et l'assemblée nationale y avait transporté son
siège.
   Ce fut alors que le zèle pour le progrès de la révolution fut
moins unanime. La bourgeoisie de Lyon aimait la classe ouvrière,
et ne songeait à proscrire ni la noblesse , ni le clergé. Elle dé-
sirait que tout procédât de l'action régulière des décrets de l'as-
semblée nationale. Louis XVI en reçut le même témoignage de
fidélité que Henri III de nos pères. Il fut supplié de se réfugier à
Lyon, et d'y défendre sa personne et son autorité. « Il y eut là ,
« dit M. Morin, une conspiration aristocratique , ralliée à MM.
 « Mounier et Lally-Tollendal ; mais une manifestation révolu-
 « tionnairela fit avorter.» Quel singulier soupçon?
   L'année 1789 s'était écoulée. Elle avait emporté nos vieilles
institutions. Un décret du 14 décembre avait ordonné pour notre
ville une nouvelle organisation ; et le 15, la milice de Lyon, dans
une adresse à la garde nationale de Paris, avait juré d'être iné-
branlable dans son antique fidélité à l'autorité tutélaire du roi,
et de braver tous les dangers pour défendre l'assemblée nationale
et la constitution. Tel était bien l'esprit public ; mais le style du
temps fit ajouter qu'elle mourrait sans regret, si son dernier re -
gard voyait périr une aristocratie justement abhorrée.
   La misère publique s'était accrue. Vingt-quatre mille indi-
gents inscrits sur une liste officielle étaient secourus ; une so-
ciété philantropique s'était formée pour eux. L'archevêque y
avait versé 12,000 fr., et M. Tolozan 23,000.' On y donnait ses
bijoux ; plus de boucles d'argent pour sa chaussure. « Mais, dit
 « M. Morin, ce n'était toujours là qu'une aumône insuffisante ;
« l e calme du peuple était admirable. II avait les troubles de
 « la révolution sans les bénéfices, et pourtant il l'aimait. Il en
 « voyait les fruits dans l'avenir ; il souffrait et il espérait. »
   Sans distinction de classe , tout le peuple souffrait.
   Plus d'asile pour la noblesse. Les châteaux de MM. de Loras,