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314                    LE PÈUE DE LA GHklZE.

Bref du pape Innocent XI à Louis XIV, au sujet de la révocation
                     de l'Edit de Nantes.
          Notre très-cher Fils en Jésus-Christ,
    Entre toutes les preuves illustres que Votre Majesté a données
 de sa piété naturelle, il n'en est point de plus éclatante que le
 zèle vraiment digne du Roi très-chrétien qui l'a portée à révoquer
 toutes les ordonnances rendues en faveur des hérétiques de votre
 royaume, et à pourvoir, comme elle a fait, par de très-sages édits,
 à la propagation de la foi orthodoxe, ainsi que nous l'avons ap-
 pris de notre très-cher fils le duc d'Estrées, votre ambassadeur
auprès de nous. Nous avons cru qu'il était de notre devoir de
vous écrire ces lettres, pour rendre un témoignage authentique
et durable des éloges que nous donnons aux beaux sentiments de
religion que votre esprit fait paraître, et vous féliciter sur le
comble de louanges immortelles que vous avez ajoutées, par cette
dernière action, à toutes celles qui rendent jusqu'à présent votre
vie si glorieuse. L'Eglise catholique n'oubliera pas de marquer
dans ses annales une si grande œuvre de votre dévotion envers
elle, et ne cessera jamais de louer votre nom. Mais surtout vous
devez attendre de la bonté divine la récompense d'une si belle
résolution, et être bien persuadé que nous ferons continuelle-
ment, pour cela, des vœux très-ardents à cette même bonté.
Notre vénérable frère l'archevêque évêque de Fano vous dira le
reste, et nous donnons de bon cœur à Votre Majesté notre béné-
diction apostolique (1).
         Donné à Rome, le 13 novembre 1685.
                              (Archives des Affaires étrangères).
   Pour    terminer cette importante question, nous examinerons,
dans un     prochain article , quels furent les suites et les consé-
quences    de l'Edit de 1685 , et quelle heureuse influence exerça
le P. de   la Chaize pour adoucir la législation contre les protes-
tants.                                      R. DE CHANTELAUZE.

   (t) Nous fcïons obsci'ver au lecteur que la date du bref est postérieure
de quelques mois à l'acte de révocation.