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374                        L'INSTITUT

par le nombre et l'importance de leurs publications, elles
n'ont déployé plus de zèle et d'activité. Peut-être sont-elles
moins en faveur; mais c'est une disgrâce qu'elles partagent
avec les sciences et les lettres elles-mêmes ; peut-être ren-
ferment-elles moins de beaux esprits ; mais, à leur place,
que de savants archéologues, de naturalistes du plus grand
mérite, d'observateurs patients et habiles ne comptent-elles
pas dans leur sein !
    Grâce au zèle libre et désintéressé de ces modestes et
laborieux académiciens, bientôt il n'y aura plus en France
une commune, un château, un abbaye, une ruine qui n'ait
son histoire ; grâce a eux, partout les traditions patrioti-
ques, les souvenirs de l'esprit local sont pieusement -re-
cueillis ; grâce a eux enfin , s'amassent tous les jours les
observations les plus précieuses pour toutes les sciences
expérimentales , pour la carte géologique, la Faune et la
Flore de la France. N'oublions pas aussi que, depuis quel-
ques années, les grandes académies de la province se sont
encore fortifiées par l'adjonction successive des membres
les plus distingués de l'enseignement supérieur, auxquels
 elles se sont si noblement empressées d'ouvrir leurs portes
et de donner droit de cité. Cette union de l'élite du corps
 enseignant et des sociétés savantes a été déjà heureuse et
 féconde, et elle le sera sans doute davantage encore a l'a-
 venir pour la vie intellectuelle et scientifique de la province,
 comme pour l'université elle-même.
  Que manque-t-il donc aujourd'hui aux académies de la
province ? Ce ne sont pas les hommes, mais les encourage-
ments, la publicité, une impulsion d'en haut, une direction
commune, c'est enfin l'association au lieu de l'isolement.
  Déjà diverses tentatives ont eu lieu, soit de la part du
gouvernement, soit de la part de sociétés particulières,
pour faire cesser ce fâcheux isolement, et déjà on peut aper-