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DISCOURS DE M. TABAREA0. 319
Le diplôme des sciences était aussi littéraire que scienti-
fique dans son programme, mais il pouvait, nous devons l'a-
vouer, ne couronner que les seuls succès dans les sciences.
La participation des Facultés des lettres dans les jurys
d'admission était trop restreinte , et l'unique boule noire qui
témoignait parfois de leur juste et sévère désapprobation,
était impuissante auprès des trois suffrages que les candi
dats avaient le droit de nous demander dans l'ordre des
sciences.
Des titres honorifiques, trop facilement concédés a quel-
ques étudiants peu consciencieux, n'étaient pas le plus grave
.« inconvénient de cette indulgence réglementaire.
La vigilance des Recteurs signalait de plus affligeants abus
dans l'affaiblissement dont étaient menacées les études litté-
raires de nos collèges. La jeunesse des écoles, toujours in-
génieuse à diminuer ses labeurs , se croyait autorisée a me-
surer l'importance des connaissances littéraires'par l'influence
qu'on leur accordait dans la délivrance des diplômes ; et c'était
une illusion que d'espérer, de la seule raison de jeunes étu-
diants, qu'ils se montreraient plus sévères envers eux-mêmes
que ne pouvaient l'être leurs propres juges.
Ramener à l'étude des lettres les jeunes élèves des sections
scientifiques des écoles, en rehaussant l'éclat littéraire de
leurs diplômes, tel est le but des sages réformes dont j'ai a
vous entretenir, et telle est la lâche confiée par le nouveau
règlement aux Facultés des lettres.
Ces Facultés exerceront, à l'avenir, dans les délibérations
des jurys d'admission, une influence presque égale à celle
des Facultés des sciences ; et, en même temps qu'elles se
trouveront heureuses de pouvoir signaler les succès littérai-
res par trois boules blanches, elles seront investies du droit
redoutable d'exclure les candidats par trois boules noires ,
quels que soient d'ailleurs leurs succès dans les sciences.