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100               LE PREMIER PUITS ARTÉSIEN

Français et des Arabes , différente comme leur esprit ; la
gaîté des uns et le sérieux des autres forment un con-
traste dont les nuances sont saisies habilement. Mais, ce qui
caractérise le mieux les premiers, c'est la constance,
  La constance, enseignement sans prix,
  Secret que nos soldats ici même ont appris.

   Ces traits différents du génie des deux peuples continuent
d'être ingénieusement opposés dans les strophes qui sui-
vent ; la psalmodie résignée et monotone des Arabes con-
traste poétiquement avec le ton à la fois martial et réfléchi
de l'officier français. La pensée est vraie et la note est
juste. Pourquoi ces qualités sont-elles affaiblies par le lais-
ser-aller de l'expression et quelquefois de l'idée elle-même ?
   Le discours, que le général français adresse aux Arabes,
malgré quelques longueurs, est bien conçu.
  La France est vaste et riche. Oh ! ce n'est pas le gain
  Qui de nos cœurs ici fait palpiter les fibres.
  Aussi rassurez-vous, races fières et libres,
  Comme une sœur plus grande, elle vous tend la main.

  Là-haut, noire déjà par la poudre et le feu,
  Notre aigle que la guerre eut longtemps à sa fête
  Plane, emblème de paix. Voyez, fils du Prophète,
  Ce drapeau, c'est celui des envoyés de Dieu.
  Rapides messagers, vite montez en selle.
  Allez, cheiks et khebas, marabouts et fellahs,
  Aux fraîches oasis, jusque chez les Chambas,
  Portez, échos vivants, cette grande nouvelle.

  Si parmi les tribus, comme autrefois, se lève
  Quelque jongleur habile au sévère maintien,
  Prêchant au nom d'Allah l'horreur du sang chrétien,
  Confondez l'imposteur d'un mot, sans qu'il achève.