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2B0 BIBLIOGRAPHIE. elles pour une mère, ni, en commençant sa carrière littéraire, présenter au lecteur indifférent des vers tels que ceux-ci, mis en musique cependant par M. Ward, sans doute un ami de l'auteur. Mes amis, Bacchus nous rassemble Avec Momus et la Gaîté ; Que sur nous ils régnent ensemble Et jurons leur fidélité. Livrons d'avance à leur empire Les instants qui nous sont promis ; C'est, pour boire, chanter et rire Que sont faits les dîners d'amis. Passons sur cette mythologie hybride dont une moitié vient des Indes et l'autre des domaines de la fantaisie, fermons les yeux sur le prosaïsme de cette versification, et cherchons l'homme sous le poète. L'auteur est retranché derrière des ver- res et des pots, et de là il s'amuse à décocher tous les traits que les faubouriens en goguette ont l'habitude de lancer aux classes élevées. Dans un banquet où la tristesse Et la grandeur iront s'asseoir.... Nous n'avons jamais trouvé qu'on fût bien maussade et bien triste dans les salons où la bonne compagnie se réunit. Si la joie ne consiste pas uniquement à casser les verres et les bancs , nous dirons même que la gatté a quelque chose de plus agréa- ble, de plus fin, de plus distingué dans la bonne société que dans la mauvaise. Grâce à la faveur d'une altesse Je devais paraître ce soir ; On m'attendait chez la coquette Dont les vœux aux miens sont soumis ; J'ai laissé grandeur et conquête Pour un dîner de gais amis. Cette pauvre altesse a dû être profondément blessée ; le pro- cédé assez cavalier de son invité est de ceux qu'on n'oublie pas. Cela du reste doit arriver à toute maîtresse de maison qui re- çoit une société un peu mélangée. Quant à la coquette nous ne la plaignons guère ; ces sortes de femmes se consolent fa- cilement. Laissez-moi par des vœux sincères Terminer ioi mes couplets ; Qu'aimer et travailler en frères Soit notre devise à jamais. Ceci est d'un bon naturel, et nous sommes de l'avis de