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                        LITTÉRATURE MÉDICALE.                           277

phrase est, soit un traité de mœurs, soit un noble précepte;
imprimant quelque chose de solennel et de sacré h l'exer-
cice de l'art. » (Daremberg).
   L'art de la prognose est moins étudié de nos jours que
dans la médecine antique et surtout dans l'école d'Hippocrate.
Cette divination dans les maladies fait l'objet de plusieurs
traités hippocratiques, nommément des prorrhétiques (livre
premier), des prénotions de Cos, et surtout du précieux
livre du pronostic (12). Les anciens avaient parfaitement
apprécié la valeur de cette branche de l'art; un des com-
mentateurs les plus estimés d'Hippocrate, Etienne le philo-
sophe dit à ce sujet : « Le pronostic doit être regardé comme

   (12) Prorrhétiques : « prioris libri prœdictorum, ut enarrator, ita lauda-
tor est optimus Galenus. » ANUT. FOES. — « Praedictionum inscripti libri
prognostiese doctrinam continent perfectissimam. » PROSPER MARTIANUS.
   Coaques : « In hoc libro preedictiones omnes veluti in quodam promp-
tuario descriptae sunt, quœ per longam annorum seriem a coïs medicis
observatae fuerunt... Harumverô precium etnitorcm cùm perpexerit Holle-
rius... et post cum Lud. Durctus... doctissimiscommentariis earura praes-
tantiam palam facere procurarunt. » PROSPER MARTIANCS.
   Pronostic : « Liber prognosticorum, omnium medicorum pleno cousensu
magni Hippocratis Iegitimum opus est, quod et doctrinae majestas et prses-
tantia palam faciunt. Prseclariora enim pracepta continet, qua; ad futuros
acutorum morborum eventus pracognoscendos sunt necessaria. Quod qui-
•dem opus, quia prœ cœteris Hippocratis libris diligentissimè elaboratum est
et perpolitum, ideô legentibus non admodum obscurum redditur. » PROSP.
MARTIANBS.
   M. Daremberg a établi, contre l'opinion de MM» Ermerins, Houdart et
Littré, que le pronostic n'est pas tiré des coaques, mais, au contraire, que
les coaques ont été formées aux dépens du pronostic et de plusieurs autres
traités hippocratiques. L'honneur de cette démonstration reste tout entier à
M. Daremberg ; mais je dois revendiquer la priorité de l'idée en faveur de
Jacob Spon, de Lyon, qui écrivait en 1684 : « Tro suspectis aut interpolatis
habebimus        Coacas ab Erotiano omissas, qua; videntur ex aphorismis,
prognosticis, aliisqueHippocratis operibus consarcinalee ab ejusdiscipulis. »
(Ibid., Prwfat.)