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002              REVUE DE FOURVIÊRE POUR 1857.
sera plutôt pris parmi les paysagistes que dans le corps des archi-
tectes. Le sommet de la colline est destiné à dominer la contrée
environnante, et par conséquent à être vu de plus ou moins loin :
il faudra donc, avant tout, produire un effet pittoresque, et c'est
là spécialement le but poursuivi par le paysagiste.
     La gravure publiée de l'église projetée ne peut donner aucune
idée de l'effet présumable. C'est tout bonnement un petit roman
impossible. On a pris la maison des Jésuites, et on l'a transportée
à deux ou trois cents mètres en arrière. Ce transport est une
utopie, et il faut bien accepter ce bâtinent à sa place actuelle. Je
crois même que sa présence ne nuira pas à l'ensemble ; mais ce-
 pendant j'avoue que je ne m'en rends pas parfaitement compte.
Il est à regretter que la gravure susdite ait très-maladroitement
 exprimé un aspect irréalisable. Si l'on fût resté dans la vérité, on
pourrait porter un jugement sur l'effet, et indiquer peut-être une
légère modification ; mais, pour se décider, il faudrait voir acco-
lé le susdit bâtiment au plan perspectif de l'église en projet.
     En donnant mon avis sur la tour, je dois dire que je n'en
 demande pas la conservation, après la construction de la nou-
velle et splendide chapelle ; je n'envisage la question que dans
 l'état actuel, et je maintiens qu'alors la démolition de l'Observa-
 toire sera une véritable barbarie. A cela on me répondra que l'on
 veut exécuter la construction dont la gravure a fourni le sujet, et
 que l'enlèvement de la tour concorde avec un plan général. Je
 n'accepte pas cette raison : la loterie de Fourvière se compose,
je crois, de 350,000 billets, et il paraît que l'on est bien loin de
 les avoir tous placés. Eh bien ! même avec le produit total de ces
 billets, on aura juste ce qui sera nécessaire pour l'acquisition de
 la tour et des clos environnants.On peut, suivant toute probabilité,
 admettre que la somptueuse construction, qui renfermera l'humble
  chapelle actuelle, coûtera au moins, une somme de deux millions •,
  or, si l'on a déjà de la peine à vendre tous les billets de la loterie,
  il s'en suit que les fonds nécessaires pour l'édification d'une église
 monumentale manqueront complètement. En attendant, on fera
  table rase, on abîmera, on démolira, et nous serons condamnés,
  pendant une vingtaine d'années, à voir notre colline entièrement