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218 LETTRES DE GUICHENON. Dans la dédicace de ce livre, tout naturellement adressée à messire de Passelaigue, Guichenon laisse très-clairement en- trevoir qu'il n'est pas satisfait lui-même d'une œuvre qu'il a dû faire avec précipitation, et qui doit être par conséquent mal digérée. Nulla quidem res, dit-il, potest esse eadem [eslinata simul et examinala, sed quoniam operis hujus edi- tionem cerlis de causis accelerasti Non-conlent d'une ré- serve aussi explicite, l'auteur prend aussi ses précautions avec le lecteur: « M'occupanl depuis plusieurs années décomposer une histoire de la Bresse et du Bugey, j'avais l'intention d'y faire entrer tout ce que j'ai pu recueillir au sujet des évoques de Belley; mais cédant aux prières de mon très-illustre sei- gneur l'évêque de Belley, j'ai changé de dessein : Sedillus- Irissimi domini Episcopi Bellicencis precibus rictus, consi- Uum mutavi. » L'ouvrage en effet, ne contient guère qu'une nomenclature, par ordre de dates, des prélats qui ont occupé cet antique siège depuis sa translation de Nyon à Belley (413) jusques à l'époque où vivait l'auteur. Malgré tous ses efforts pour donner à ce sujet l'intérêt qu'il réclame, Guichenon n'a pu y parvenir. Déjà de son temps, les archives de l'évêché avaient été en grande partie d é - truites par l'incendie, les calamités de la guerre et sans doute aussi par l'incurie ; d'où il est résulté que ses recherches n'ont abouti qu'aux courleselinsuffisanlesnolicesdonlilafait accom- pagner les noms de quelques-uns des prélats qui composent lasé- riechronologique des évêquesde Belley. Userait aujourd'hui a peu près impossible de suppléer à ce qui manque à ce travail en raison du manque total de documents sur la matière, do- cuments dont la révolution de 93 a effacé jusqu'au dernier vestige. Au surplus, la circonscription du diocèse de Belley, n'est plus de nos jours ce qu'elle était anciennement. Suivant une tradition constamment acceptée par tous les écrivains ecclésiastiques et profanes, le siégede Belley, futpri-