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DISCOURS DE M. BOU1LLIER. 531 tant bien loin l'indépendance des créatures , non moins absurde en métaphysique qu'impie en religion, tout en sou- tenant que Dieu est partout présent dans le monde, et, sans sacrifier aucune de ces grandes vérités dont le panthéisme abuse, nous soumettrons a une critique sévère les principes sur lesquels il s'appuie ; nous signalerons ses contradictions et son impuissance a expliquer ce dont tout homme porte la certitude au dedans de lui. Mais, je n'oublie pas, Messieurs, que je ne suis pas ici dans une chaire de Philosophie, et j'en ai dit assez pour vous faire apprécier quel sera l'esprit et quelle sera la méthode du cours de Théodicée. A la fortune des études littéraires et philosophiques dans l'instruction secondaire, se lie étroitement la fortune de nos cours.,C'est de la que nous viendront, de plus en plus nom- breux, ces jeunes auditeurs d'élite, qui sont la vie de l'en- seignement supérieur. Nous saluons donc avec bonheur cette sorte de renais- sance que nous n'avions pas cessé d'appeler de nos vœux, que nous n'avions pas cessé d'espérer, En douter, Messieurs, c'eût été douter des destinées de notre pays, où les lettres et la philosophie ne peuvent décheoir , sans que l'esprit français lui-même ne soit abaissé.