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                  REVUE DE F0URV1ÈRE POUR 1837.         *         503

 découronnée ; avant de mettre à exécution ce malheureux projet,
 il faut au moins prendre le temps de réfléchir et de consulter.
     La manie de l'innovation, appuyée sur le prétexte d'embel-
 lissement, menace d'effacer tous les souvenirs. Si l'on eût con-
 servé l'ancienne chapelle de Fourvière , avec son humble et
 pittoresque clocher, j'applaudirais au renversement de la tour,
 qui l'écrasait, tandis qu'il était parfaitement en harmonie de
 hauteur et de volume avec les fabriques inférieures. Mais ce
 modeste campanile ne suffisait plus à la richesse exigeante de
 notre époque, et il a fallu le remplacer. Pour moi, je le regrette,
 et quand je le retrouve dans les cartables des artistes de notre
 ville, la comparaison avec ce qui existe aujourd'hui est tout à son
 avantage. Je ne comprends pas comment, dans les rangs du clergé,
 on n'est pas plus jaloux de conserver les souvenirs, et spéciale-
 ment ceux qui rappellent des traditions religieuses.
    La métamorphose, en passage abrégé pour monter à Four-
 vières, de deux clos, dont l'un est déjà la propriété de la Commis-
sion, et l'autre ne tardera probablement pas à le devenir, a été une
excellente mesure. Les plantations d'arbres faites ou à faire,
seront un magnifique piédestal donné à la chapelle et contribue-
ront à l'assainissement de notre ville. Si l'ascension est un peu
pénible, on sera récompensé de sa peine par de beaux ombrages,
un air excessivement salubre et une vue splendide. La position
au levant de cette vaste déclivité fait que, dans l'été, sur les trois
ou quatre heures de l'après-midi, elle est entièrement dans
l'ombre, et devient ainsi un véritable lieu de raffraîchissement et
de paix. J'ai souvent expérimenté, pendant les grandes chaleurs
de cette année, les précieuses qualités des ombrages en question.
Je quittais le bas de la ville, dont la température équivalait à
celle d'un four, et, arrivé dans ces positions élevées, je m'y
arrêtais, je lisais tranquillement des heures entières, et respirais
un air relativement frais. Quand, à la tombée de la nuit, je
redescendais sur les bords de la Saône, il me semblait que je
pénétrais dans une étuve.
   J'espérais que les travaux, consistant eu déplacement de terres,
auraient mis au jour quelques restes d'antiquités romaines; mon