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NOTICE SUR LOUIS DE VILLAES. 479 par M. G. de Bombourg, tome 1, article SAINT-MARTIN DU FRÊNE : « En 1303, le prieur de Saint-Pierre de Nantua (1) était Guigne de Ranis, qui avait un frère de Tordre de saint Dominique, lequel était inquisiteur de l'ordinaire de Lyon. Ce frère étant venu le visiter découvrit, h Saint-Martin, quel- ques hérétiques qu'il voulut taire saisir et conduire au châ- teau fort de Nantua. Les habitants, peu satisfaits de cette mesure vexatuire, et n'approuvant pas la prétention do l'in- quisiteur, prirent le parti des inculpés qui, du reste, étaient leurs parents ou leurs amis, et les firent évader. A cette nouvelle, grand émoi au prieuré; Guigue condamne les ha- bitants à une amende de i,000 livres, et confisque leurs biens jusqu'à son entier paiement. De son côté, l'inquisiteur s'armant des fouures de l'Eglise, excomunie la population... Les habitants irrités s'insurgent et s'excitent à la résistance. Ils attendaient le prieur qui, pour réduire le village, s'était mis en n arche avec ses gens, à défaut des châtelains du sire de Thoire, qui gardaient la neutralité, et poussaient môme sourdement à la révolte. Le prieur, en effet, s'avança sur Saint-Martin, mais il s'arrêta à quelque distance du château nord-est ; car les habitants tumultueusement réunis en cet endroit, faisaient mine de résister et de s'opposer à rentrée de Guigue et de sa suite. Bientôt le bruit discordant de quatre cornes à bouquin imitant la trompette fit rentrer les habitants qui se mirent à l'abri de leurs murailles et fermèrent les portes de leur village. Guigue, nullement disposé à faire le siège de Saint-Martin, retourna à Nantua, espérant que le calme amènerait la population à se soumettre; il comptait aussi sur les effets de l'excommunication. Plus de service divin, plus de prêtre pour donner un nom chrétien aux nouveaux- Ci) Le monastère de Saint-Pierre de Nantua existait déjà au VIIIe siècle ; son fondateur est inconnu. Gallia Christ, IV, 215