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                        LITTÉRATURE MÉDICALE.                           463

1845, p. 31.) Faite sur une version latine, ce n'est, a-t-on
dit, qu'une traduction d'une autre traduction, et on ne lui
accorde pas une grande valeur. Il n'en est pas de même de
celle que composa Jacques Daleschamps, et qui parut h
Paris , en 1610, longtemps après sa mort (13). J'ai montré
ailleurs (voy. mes Mélanges de chirurgie, p. 33) que Dales-
champs, nommé médecin de l'Hôtel-Dieu de Lyon, en sep-
tembre 1552, fut renommé comme médecin, comme philo-
logue et comme naturaliste, et qu'il a conquis et conservé
un rang honorable dans l'histoire de la littérature. « Jusqu'à
« nos jours, dit M. Briau, cette version a été la seule à l'aide
« de laquelle on a connu et étudié la chirurgie de Paul
« d'Egine        Il l'a fait suivre de commentaires souvent fort
« instructifs, et qui dénotent un homme versé dans la con-
« naissance et la pratique de son art. »
   Le travail de révision et de remaniement de M. René Briau
a fait voir Paul d'Egine, jusqu'à un certain point, sous un
jour nouveau ; et il faut reconnaître que, sans cette collation
détaillée des manuscrits, toute traduction nouvelle devenait
inutile (14) ; c'est là un reproche qu'on adresse à la version
anglaise publiée 1845-1847, par sir Adams.
   Nous avons aujourd'hui, grâce à l'auteur français, le
Manuel des opérations de Paul d'Egine aussi complet (15)
   (13) Sa pierre tumulaire (il fut inhumé dans l'église des Jacobins), con-
servée au Palais des Arts de Lyon, près du lieu des séances de l'Académie,
HOUS apprend qu'il mourut à Lyon, en 1588, à l'âge de 75 ans. (Voy.
Pétrcquin, Mélanges de chirurgie, p. 34.)
   (14) Daleschamps déclarait : « Ce sixiesme livre de Paul... livre fort in-
correct et dépravé en son grec, assez inconsidérément tourné des traduc-
teurs en plusieurs endroits, difficile à entendre et déclarer, etc. »
   (15) Voici, du reste, l'opinion de deux juges compétents devant lesquels
je m'incline. M. Littré : « A une grande exactitude, qualité précieuse dans
un traducteur, M. Briau joint une grande circonspection, qualité précieuse
dan» un éditeur, à modifier conjccluralemcnt le texte qu'il a sous les yeux.