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462                    LITTÉRATURE MÉDICALE.

mérite ; elle me paraît avoir été trop sévèrement traitée par
M. René Briau, qui, ce semble, ne lui a pas suffisamment
rendu justice. — Au reste, la meilleure interprétation latine
est celle que Cornarius (12) publia en 1556 , a Bâle, chez
Hervagius. C'est aussi celle que Henri Estienne a choisie
pour l'insérer dans sa collection : Artis medicœ principes.
   Il n'existe que deux traductions françaises de la Chirurgie
de Paul d'Egine ; et toutes les deux sont dues à la littérature
médicale lyonnaise : l'une parut en 1540, à Lyon, chez
Etienne Dolet ; l'auteur est Pierre Tolet, médecin de l'Hôtel-
Dieu avant 1539, ami du fameux Rabelais, qui le mentionna
dans son Pantagruel, et mort doyen du collège de médecine
de Lyon, après 1582. (Voy. mes Mélanges de chirurgie,

   (12) Jamis Cornarius, dont le véritable nom, selon Haller, est Hagenbot
ou Hanbutt (né en 1500 à Zwickow, en Saxe, mort à Iéna, en 1558), est
connu par sa traduction latine deDioscoride (1529), d'Aétius (1542), de
Paul d'Egine (1556), et surtout par celle d'Hippocrate (1545) qui lui coûta
quinze années de travail. 11 est auteur de quelques œuvres littéraires dont
on parle peu : j'ai de lui une traduction, en vers latins, de l'anthologie
grecque, dont aucun de ses biographes ne fait mention : selecta epigram-
mata grœca latine versa, ex septem epigrammatum gnecorum libris, Basilese,
ex œdibus Jo. Bebelii, mens aug. MDXXIX. L'édition (un vol. in-12, de 422
pages) porte une dédicace (Epistola nuncupatoria) de J. Cornarius, datée de
Bàle, 1529, et adressée illustrissimo principi ac Domino C. MAGNO megalo-
Pyrgensium duci, etc. Le texte grec précède la traduction ; les vers latins
sont de plusieurs mains : Erasme, Politien, Sannazar, etc., figurent parmi
les traducteurs. On lit sur le titre : Acccsserunt omnibus omnium prioribus
editionibus ac versionibus plus quàm quingenta epigrammatà recens versa
ab Andréa Alciato, Ottomano Luscinio ac Jano Cornario Zuiccaviensi. —
N'oublions pas que l'édition grecque d'Hippocrate, donnée en 1538, à Bàle,
chez Froben, par Jamis Cornarius, a eu l'honneur d'être considérée par les
savants comme la Vulgate du texte hippocratique, et c'est vraiment une
injustice de la dénommer, comme en le fait souvent (voy.Littré, Hippocrate,
t. 1 et suiv.) dans les citations, édition de Froben (édit. Frob.) au lieu
A'édition de Cornarius, à qui en revient le mérite.