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                          LITTÉRATURE MÉDICALE.                            45b

    Il ne faudrait pas croire que ce jugement soit dicté par
 l'engouement aveugle d'un traducteur qui s'est épris de son
 modèle; les plus honorables témoignages (6) viennent se

   des artères, par Ambroise Paré. Voyez CELSE, De re medicâ, lib. V,
   sect. 26, ch. 2 1 , et PAUL D'EOINE, lib. VI, eh. 37, etc. Dujardin dit avec
  raison des anciens maîtres de l'art : « Combien, en lisant cette Histoire de
   « la chirurgie, on pourra trouver de découvertes, qui ue sont rien moins
   « que des découvertes ! » Voici le passage de Celse au sujet des hémor-
  rhagies : « Vena; quœ sanguinem fundunt apprehendendœ, circaque id
  quod ictum est duobus locis deligandœ». Paul d'Egine s'exprime ainsi tou-
  chant l'ancvrysme : « Nous disséquons et séparons les parties avec le
  scalpel, de manière à mettre l'artère à nu ; ensuite nous la lions avec deux
  fils passés au moyen d'une aiguille, n — « La lecture de l'ouvrage de Paul
  « d'Egine, dit M. Daremberg, prouvera une fois de plus à tout homme qui
  « n'est pas un admirateur fanatique de l'état actuel de la science, qu'il y a
  « un grand profit à tirer de la lecture des médecins grecs, et que le temps
  « présent est plus voisin qu'on ne le pense du temps ancien. »
     (6) « Paulus siquidem omnes recentiores à Galeno citra controversiam
 compendio, ordine, artificio, perspicuilate et doctrinâ superat. Adde quod
 multa erudite tractet, aliis aut intacta aut incognita. » (J. GEUSTERU ANDER-
 NACI, Prcefat., traduction latine de Paul d'Egine. Lyon, 1551.)
     M. Daremberg n'est pas de cet avis ; il nous a paru par trop rabaisser la
 valeur de Paul d'Egine, qu'il traite de copiste servile, en raison des nom-
 breux emprunts qu'il fait littéralement à Galien et à Oribase. Certes,
 M. Briau aurait mauvaise grâce à nier le fait, et nul n'y songe, car Paul
 d'Egine l'annonce lui-même dans sa préface. Mais la sévérité du critique
 semble ici aller presque jusqu'à l'injustice : nul pourtant n'est plus à même
de reconnaître le prix de cet ouvrage, sa méthode et ses qualités didac-
tiques, son incontestable mérite chirurgical, etc. D'ailleurs, sans insister
sur les nombreux témoignages qu'il serait facile de lui opposer, en les ajou-
tant à ceux que nous citons, on pourrait se borner à répondre à M. Darem-
berg par cette phrase de son propre compte-rendu : « A vrai dire, un seul         .*
« des sept livres qui composent le Manuel de Paul, le sixième, celui, pré-
« cisément, qu'a choisi M. Briau, a de l'intérêt pour nous en ce que les
•< sources d'après lesquelles il l'a rédigé, sont, en partie, perdues. » —
M. Littré dit de son côté : « M. Briau n'a pas publié en entier Paul d'Egine,
< il en a donné seulement la chirurgie ; mais cette chirurgie se trouvé avoir,
 (