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4î)6                    LITTÉRATURE MÉDICALE.

joindre a celui de M. René Briau : Freind regarde le VIe livre
de Paul d'Egine comme le meilleur corps de chirurgie que
l'on eût avant le rétablissement des sciences et des arts.
Eloy n'est pas moins explicite : « Quant aux opérations de
chirurgie, c'est, dit-il, de tous les anciens, celui qui en a le
mieux écrit, étant même, à certains égards, préférable à
Celse. Fabrice d'Aquapendente avait de lui une si haute
opinion, qu'il prend partout pour texte la doctrine de Celse
et de Paul d'Egine. » (Éloy, Dict. historiq. 1755). De nos
jours, M. Dezeimeris n'en fait pas un moins bel éloge : « Cet
homme célèbre, dit-il, soutint seul, chez les Grecs, l'honneur
de la chirurgie, dans ces temps où les ténèbres s'épaissis-
saient de plus en plus. Son ouvrage renferme plusieurs per-
fectionnements notables        Toutefois, il se donne lui-même
pour un compilateur [In prœfat.), et dit n'avoir que peu
ajouté aux écrits qu'il avait copiés      C'est à lui qu'on doit
la connaissance de quelques-uns des travaux d'Archigènes,
de Soranus, de Léonidès et d'Antyllus, par des fragments
qu'il en a conservés et qui ne se trouvent plus ailleurs
Paul d'Egine fut le dernier médecin grec (7) qui cultiva la
« par la destruction des livres anciens, un intérêt jiarticulier. » — J'ajou-
terai que cet ouvrage est fort important sous un autre point de vue, c'est
qu'il est d'un grand secours pour les éditeurs et les lecteurs d'Hippocrate :
pour mon compte, j'en ai fait une heureuse expérience pour l'édition que
je prépare des Œuvres chirurgicales d'Hippocrate ; aucun autre auteur,
sans en excepter les commentateurs les (dus estimés, ne m'a fourni autant
de lumière pour la constitution du texte, le choix des leçons, et l'intelli-
gence de certains passages ohscurs.
   (7) « La médecine grecque expira avec Paul d'Egine, qui vivait au
VII e siècle, et dont l'ouvrage   est surtout remarquble par la partie chi-
rurgicale. » (Raige Delormc, dict. en 30 vol., art. Médecine.)— « Il fait
mention dans son VIe livre, où il traite ex professa des opérations chirur-
gicales, de plusieurs opérations et de plusieurs pratiques qui paraissent
avoir été ignorées de ses prédécesseurs. » (James, Dict, nniv. de médecine,
1746, tom. 1, p. 395.)