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428                         BIBLIOGRAPHIE.
 solderait.M. Morin la justifie par le motif qu'elle tenait à honneur
 de conserver un ancien privilège de notre cité.
    Le club qu'elle appuyait, rendit impossible la nomination d'un
 tribunal de commerce ; il avait compris, malgré le directoire,
 parmi les votants, une masse d'individus inscrits à la liste des
 patentés, sans jamais payer de patente.
    L'Assemblée n'avait infligé aucune pénalité aux ecclésiastiques
 qui refuseraient le serment. Elle s'était bornée à leur retrancher
le titre public de leurs fonctions, et le traitement qui y était
 attaché. Ils restaient libres d'exercer leur culte dans des édifices
communaux ou privés, comme tout autre ministre religieux que la
loi n'avait pas salarié et discipliné. La municipalité les dénomma
 réfractaires. Elle les persécuta par des outrages, l'exil et la prison.
M. Morin l'en excuse, parce que, selon lui, cette rigueur était
virtuellement dans la législation, et que la guerre était engagée
entre le catholicisme et la révolution. La guerre était également
déclarée à la morale et à la justice. S'il n'y avait eu, nulle part,
une résistance légitime, le peuple français eût été avili et dégradé.
    Quoiqu'elle s'abstînt de tout sentiment religieux, la municipa-
lité avait célébré, le 14 juillet, sa fête de fédération par une messe
de l'Evêque constitutionnel. Le dimanche 24, elle envoya ses
agents de police et ses fusilliers enlever et conduire en prison, les
femmes qui, dans des églises ouvertes avec une autorisation
régulière, assistaient à la messe de prêtres non assermentés. Ses
ordres furent exécutés avec des excès honteux et une joie
satanique. L'homme est abruti quand il est sans pudeur, et quand
il ne respecte dans les femmes, ni la vieillesse, ni la jeunesse, ni
la maternité. Le directoire réprouva la municipalité. Il reconnut
par un arrêté du 13 août, pour tout ecclésiastique, sans distinc-
tion, le droit de célébrer la messe à la paroisse, à l'heure que
fixerait le curé constitutionnel. Mais le scandale ne fut pas
réparé. L'Église curiale resta souillée ; les fidèles s'en retirèrent ;
ils n'eurent plus foi en l'Assemblée nationale, qui par deux décrets
formels et spéciaux, portait au Panthéon Voltaire et Rousseau
deux ennemis intraitables de la religion chrétienne.
  Enfin, la municipalité violait la paix des domiciles et le secret