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                        DES BEAUX-ARTS.                       413

 l'effet qu'on devrait en attendre si elle y était ; mais les Mu-
 sées ont une destination spéciale , ils sont surtout faits pour
 offrir des modèles et des moyens d'études. A ce titre, on doit
 être heureux de posséder de pareils matériaux pour l'ins-
 truction du public et des artistes ; mais nous ne pouvons nous
 empêcher de remarquer en même temps que la création des
 Musées paraît avoir servi de type et d'origine à l'exposition
 si fréquente des œuvres des artistes vivants. C'est sou* l'in-
fluence de ces expositions, c'est à cause d'elles surtout que
l'on semble avoir oublié que la peinture et la sculpture sont
destinées à fournir des ornements à l'architecture, dans des
 conditions étroitement déterminées. Oubliant ce principe, on
voit aujourd'hui un grand nombre d'artistes travailler à
leurs tableaux et à leurs statues dans le seul but de bril-
ler à l'exposition du salon; ils exagèrent la couleur et les di-
mensions de leurs œuvres afin d'être plus facilement remar-
qués ; enfin, ils cherchent à attirer l'attention en choisissant
des sujets vulgaires, ignobles ou repoussants de laideur, mais
capables de frapper l'imagination du plus grand nombre
qu'il n'est pas toujours facile d'émouvoir par l'élégance, la
grandeur et l'élévation.
    C'est surtout contre ces tristes résultats des expositions pu-
bliques et périodiques que nous dirigeons nos conseils. Mais
à qui faut-il les adresser? L'Etat, protecteur naturel des arts,
abandonnera-t-il ses traditions? non sans doute. Des plumes
éloquentes, des écrivains du plus grand mérite, ont donné d'ex-
cellents conseils sur les inconvénients de l'enseignement, des
expositions publiques et de la distribution des travaux des
grands édifices construits parl'État. Ces représentations ont eu
bien peu de succès et n'ont rien changé à la plupart des habi-
tudes prises. Nous ne devons donc pas supposer que le gouver-
nement, fera des changements notables dans la manière dont il
a coutume d'exercer sa protection sur les beaux-arts, mais nous