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382                        L'INSTITUT

que les comptes rendus et le résumé de leurs travaux ?
Les sociétés les plus considérables s'abstiennent d'y prendre
part, ne voulant à bon droit reconnaître aucune supré-
matie ni accepter aucune direction en dehors de l'Institut de
France. Que de critiques enfin ne soulèverait pas cette lon-
gue et prétentieuse liste de questions sur toutes les connais-
sances humaines qui doivent être discutées en dix jours,
terme fatal de tous les congrès, dont il faut retrancher le
temps donné aux Te deum et aux feux d'artifice. Comment
ne pas comparer a un corps sans tête tous ces essais
d'association scientifiques où l'Institut est mis de côté? Quel
que soit, d'ailleurs, le mérite de toutes ces institutions, il
est évident qu'elles reposent sur le zèle et sur le dévouement
d'un seul homme et que cet homme venant a manquer,
tout croulera.
   Il n'y a en France, qu'un seul Institut pour les provinces,
comme pour la capitale, c'est l'Institut de France. A lui seul
appartient la suprématie scientifique, à lui seul l'autorité
suffisante pour rallier, avec le concours de l'État, autour du
même centre toutes les sociétés savantes, pour donner a
leurs travaux une impulsion nouvelle et les directions com-
munes sans lesquelles il sera difficile de combler certaines
lacunes et de résoudre certains problèmes de la science
et de l'histoire.
   Où donc est l'obstacle à cette alliance si naturelle, a cette
harmonie si désirable des recherches et des efforts ? Serait-ce,
de la part des académies de la province, la crainte de perdre
un indépendance et une individualité qui leur est justement
chère? Loin de nous la pensée de blâmer une pareille suscep-
tibilité, quand même elle serait exagérée. Mais il ne s'agit
que d'une libre et volontaire coopération dans certaines
limites, et pour certaines recherches, d'une coopération qui
aura pour effet, non seulement de profiter à la science, mais