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ET LES ACADÉMIES DE PROVINCE. 381 scientifiques, assemblées nomades se réunissant, chaque an- ne'e, hors de Paris, au chef-lieu de quelqu'une des sociéte's sa- vantes de la province, qui tour a tour en forment le principal noyau. La ï re session a eu lieu à Caen, la 24me va avoir lieu à Grenoble, Avec l'état-major et la clientèle ordinaire des congrès, M. de Caumont a fonde' plus tard l'Institut des provinces, nom malheureux où semble percer une sorte d'hostilité contre Paris, et une arrière pensée d'élever autel contre autel. C'est le comité de l'Institut des provinces, qui est devenu le co- mité directeur des congrès scientifiques ; c'est lui aussi qui a présidé au congrès des sociétés savantes. Cette nouvelle espèce de congrès se rassemble tous les ans à Paris, pen- dant dix jours, ni plus ni moins, comme les congrès scien- tifiques, et se compose des délégués d'un certain nombre des sociétés savantes, et des membres de l'Institut des pro- vinces. Rendons hommage à de si louables efforts et reconnaissons qu'ils n'ont pas été tout-à -fail stériles. On ne peut, en effet, nier que tous ces congrès, n'aient quelquefois amené d'utiles rapprochements entre les hommes voués aux mêmes études, qu'ils n'aient provoqué quelques recherches et quelques dis- cussions importantes, particulièrement pour l'archéologie, la géologie et l'agriculture ; on ne peut nier enfin qu'en cer- taines contrées ils n'aient excité, au moins momentanément, une sorte d'agitation scientifique salutaire. Mais combien toute cette organisation n'est-elle pas défectueuse et artifi- cielle ! Je ne sais s'il est bien difficile de se procurer le titre de membre de l'Institut des provinces, mais qui ignore que pour la somme de dix francs on est membre du tout congrès scientifique? Quoi de plus irrégulier, j'en atteste l'annuaire même de l'Institut des provinces, que les délégations du pré- tendu congrès des sociétés savantes ; quoi de plus incomplet