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                ET LES ACADÉMIES DE PROVINCE.                 371

par des relations régulières, a contracter ensemble alliance
et amitié. L'isolement des savants et des académies, voilà,
dans le passé, selon Bacon, une des principales causes du
retard des sciences ; l'association, voilà, pour l'avenir, un
des plus grands motifs d'espérance.
   Cependant, au milieu de tant d'autres progrès accomplis,
les générations prochaines n'ont pas vu se réaliser, selon la
prédiction de Condorcet, la grande association scientifique
prêchée par Bacon. Partout, il est vrai, dans les capitales et
dans les provinces, des académies plus ou moins bien organi-
sées se sont fondées ; mais ces petites républiques, qu'aucun
lien fédératif ne rattache les unes aux autres, n'ont pas su faire
encore cause commune pour la recherche de la vérité. Assu-
rément l'Institut de France, par la gloire individuelle, par la
science et p"ar le génie de ses membres, ne le cède à aucun
autre corps savant du monde , pas même à l'Institut de Salo-
mon. Mais ne pourrait-on pas lui reprocher de trop demeurer
enfermé en lui-même , et de laisser échapper de ses mains
cette grande magistrature scientifique qu'il devrait exercer
sur la France tout entière ? Cependant en faisant appel aux
principales sociétés savantes des départements, en les con-
viant à travailler de concert avec lui pour la découverte de la
vérité, il dépendrait de lui d'accroître beaucoup ses forces
et son empire.
   Sans crainte de déroger, il peut leur tendre la main.
Les anciennes académies royales de la province, ainsi que
celles de la capitale, ont un passé glorieux et des lettres
de noblesse. Quelques-unes, comme l'académie des jeux flo-
raux de Toulouse, ont des origines qui se perdent dans le
moyen âge ; mais pour ne parler que du plus grand nombre
et pour ne pas remonter au-delà de l'époque de leur consti-
tution régulière et définitive par lettres-patentes du roi,
elles datent de la fin du XVIIe siècle ou au plus tard du com-