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37:2                           L'INSTITUT

mencement du XVIIIe. Il y a donc déjà près de deux siècles,
qu'à l'exemple de l'Académie française et de l'Académie des
sciences, sous l'influence des mêmes idées et sous le patro-
nage d'illustres et généreux protecteurs, elles se sont orga-
nisées dans presque toutes les capitales de nos grandes
provinces.
    Partout elles ont jeté de profondes racines ; partout, fidèles
à leur mission, elles ont répandu autour d'elles le goût et le
culte des ouvrages de l'esprit. C'est à l'initiative, aux en-
couragements, aux dons des académies que sont dus la plu-
part des musées, des bibliothèques, des jardins de botanique,
des écoles de beaux-arts et des institutions libérales de la
province. A elles revient en grande partie l'honneur de la
conservation, sur notre sol, des monuments de Rome et du
moyen âge. Leur histoire ne se sépare pas de celle de nos
plus illustres cités et de l'histoire littéraire de la France.
Que de découvertes ont été propagées ; que de curieuses et
persévérantes recherches que d'expériences éclatantes ont
été faites par elles ou sous leurs auspices ! Je ne veux citer
ici que le premier bateau à vapeur et la première ascension
 aérostatique à Lyon. Quel n'a pas été aussi l'éclat de leurs
 concours et que de concurrents, plus tard devenus célèbres,
 se sont disputé leurs couronnes. C'est à l'occasion d'un prix
 proposé par l'Académie de Dijon que Rousseau entre en lice
 et révèle son génie; à la veille de la Révolution, Bonaparte
 et Daunou concourent tous les deux pour le prix Raynal de
 l'Académie de Lyon (1). Au commencement du XIXe siècle,
 M. Guizot et M. Mignet ont tous deux débuté par un prix
 remporté à l'Académie de Nîmes.

   (1) Voir mon discours sur l'Académie de Lyon au XVIIIe siècle, Paris,
Durand, 1857, et tom. V de la nouvelle série des Mémoires de la elasse des
lettres de l'Académie de Lyon.