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LES DEUX SŒUKS DE COBONNE . 369 Ses attraits ingénus, sa candeur enfantine, Elle lui ressemblait comme l'astre du feu Ressemble à son image au fond d'un golfe bleu ; C'était elle embellie, elle transfigurée Et d'immortel bonheur à jamais entourée. « Tu m'appelles : je viens ! je suis toujours ta sœur ; « Ton amour est plus vaste, et plus fort en mon cœur « Qu'aux jours où j'habitais la terre ! « Ce n'est pas dans le ciel que l'on cesse d'aimer ! « L'amour brûle immuable et sans se consumer « En cet éternel sanctuaire ! « J'ai prié Dieu pour toi. Tu devais m'oublier, « Et, comme un moissonneur que leur poids fait plier, « Recueillir des gerbes d'années ; « Joyeuse, en t'appuyant sur le bras d'un époux, « Des fils nombreux auraient couronné tes genoux « De leurs guirlandes fortunées. « Mais, si-ton âme aspire au céleste avenir, « Si rien, loin de ta sœur, ne peut te retenir « Sur ces régions infidèles, « 0 ma sœur ! je prendrai dans un ardent baiser, « Pour l'emporter au ciel et la diviniser « Ton âme blanche sur mes ailes. » Et la lune soudain vit monter dans les cieux Sur ses rayons d'argent deux anges radieux ! Comme une mère eu pleurs de sa fille chérie Suit le char nuptial vers une autre patrie, Le lendemain, hélas ! tout le village en deuil De lajeune orpheline escortait le cercueil. A côté de sa sœur, et dans la même tombe On vint ensevelir cette douce colombe. Jamais le cimetière et ses abris discrets