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                          BIBLIOGRAPHIE.                       33!)

 dans les fleuves de l'Allemagne ; et si, par ses succès comme par
 ses revers, elle eût attiré sur son territoire une coalition plus
 unie et plus formidable que la croisade des chrétiens contre le
peuple de Mahomet.
    « Etonnée et indignée d'avoir été trahie et vaincue , dit
 « M. Morin, la nation n'accepta pas la conciliation de la Restau-
 « ration. Sous le vice de son origine , la Restauration ne sut pas
 « s'élever et satisfaire à l'esprit démocratique qui se renouait à
 « la tradition révolutionnaire. Elle fit des concessions par fai-
 te blesse et de la tyrannie sans prestige. La nation comprimée re-
 « prenait violemment son essor dans des associations mystérieu-
 « ses, et, par l'événement de 1830, elle apprit encore une fois au
 « monde que tout gouvernement doit s'inspirer par elle et rece-
« voir son libre mandat. »
    M. Morin écrivait sa préface en 1843 ; aussi peu satisfait de la
dynastie nouvelle que de la Restauration , il dit que Lyon était la
ville des aumônes dans un temps où la charité n'était qu'une au-
mône ; mais que, lorsque la charité se sera élevée à la-fraternité
sociale, Lyon entrera dans cette voie sous l'inspiration d'une reli-
gion d'esprit et d'amour, et qu'elle y sera guidée par MM. Toc-
queville, Garnier-Pagès , Montalembert, Lamartine et Cormenin,
unis pour fonder une démocratie catholique. C'est, afin d'y con-
courir, que M. Morin publie son livre. L'événement de 1848 et
l'apostolat des hommes qui le dirigèrent n'ont pas réalisé ses
prévisions et ses vœux. Je ne m'occuperai ni du présent ni de
l'avenir, mais je résumerai, pour le passé, son Histoire de Lyon.
    « En 1789, dit M. Morin, la ville de Lyon était grevée d'une
« dette de quarante millions ; elle provenait soit d'emprunts de-
« puis l'année 1722 pour dons gratuits à la cour, soit de folles
« dépenses et de dilapidations. La population ouvrière avait à
« souffrir de fréquentes disettes. Il fallait, pour réformer tant
« d'abus et tant de misère, une puissance à naître qu'on ne pou-
« vait deviner             le peuple. »
    L'ancienne jurisprudence française rejetait comme illicite le
prêt à intérêt avec remboursement à terme fixe. Nos pères, dès
lors, agissaient avec sagesse, en versant et recevant dans leur