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DÉCOUVERTE D'UNE CROIX. 333 cription grecque : AAESAMEN02 CEBETE (TE pour TAI) ®EON. Alexamène adore Dieu. » Nous voyons bien la tunique sans ceinture, mais il ne nous est pas aussi facile d'apercevoir la chemise que celle-ci re- couvre, et dans ce que le P. Garrucci appelle les bandes crura- les, nous ne verrions que des traits indiquant l'articulation des genoux, comme on en voit aux fesses et aux coudes de la même figure. Au reste, ces détails n'ont qu'une médiocre im- portance. Il est évident, comme le dit le P. Garrucci, que le stylet du mauvais plaisant a eu l'intention de tourner en dé- rision le mystère de la Rédemption. C'est bien le Dieu des Chrétiens, car on ne trouve aucun Dieu crucifié dans la mul- titude infinie des traditions païennes : la croix, l'inscription, tout le démontre. La parodie du culte chrétien doit nous paraître ici toute naturelle. On sait quelles idées fausses et calomnieuses s'étaient répandues parmi les païens, au sujet du Dieu des Juifs, ensuite des Chrétiens. Fous avez rêvé, dit Tertullien dans son Apologétique, qu'une tête d'âne était notre Dieu (1). Tacite, dans le li- vre V de ses Histoires, fait le conte suivant : « Les Juifs, dans le désert étaient sur le point de mourir de soif, lorsqu'un troupeau d'ânes sauvages s'élança vers des rochers couverts de forêts. Moïse les ayant suivis découvrit des sources abon- dantes... C'est l'effigie de cet animal qu'ils consacrèrent dans le lieu secret de leur temple (2). » Celte fable est répétée par Plularque (3). Les Gnostiques, brochant sur le tout, disaient que le Dieu des Juifs était non pas une tête d'âne, mais une forme hu- maine terminée par une tête d'âne. Du Dieu des Juifs à celui ()) Jpol., c. xvi. (?) Hist. v, n. 3-4. (3) Sympa»., îv, g. 5, n. 2.