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                   EXPOSITION DES BEAUX-ARTS.                    327

 M. Compte-Calix a traité délicatement ce ravissant sujet. La rete-
 nue, la gêne qu'il nous semble avoir remarquée dans chacune des
 lignes, nuira peut-être au succès de cette petite toile ; quoique
 cela , nous ne pouvons pas refuser à M. Compte-Calix , les titres
 de talent qu'il a gagnés par le dessin exact et le coloris délicieux
 de son tableau.
    Élève de M. Robert-Fleury, M. Comte, déjà récompensé
 en 1852, 1853 et 1855 n'a pas oublié de si tôt ce que doivent at-
tendre de lui ceux qui s'intéressent sincèrement à l'avenir de l'é-
 cole lyonnaise. M. Comte est, sans contredit, un artiste honorable.
Henri III visitant sa ménagerie de singes et de perroquets, toile
de moyenne grandeur, appartenant à S. A. S. la princesse
Mathilde est, de l'avis de personnes très-compétantes, une char-
mante composition, pleine de grâce et heureusement réussie.
Quelle différence n'y a-t-il pas entre le Faust improvisé de
M. Stéphane Baron et Y Henri 111 de M. Comte ! Devant la pre-
mière de ces deux grandes figures, l'une la conception la plus
grandiose que cerveau humain ait jamais imaginée, l'autre, la
honte de l'histoire, on passe vite, sans s'arrêter, tant le peintre
s'est tenu loin de la vraisemblance. En présence de cette der-
nière, celle-ci vous rappelle, au contraire, tous les souvenirs
classés dans votre tête, relatifs au règne despotique de ce mo-
narque, et vous êtes forcé de vous livrer à un examen scrupu-
leux de l'œuvre de M. Comte, tant la vérité est poussée à un haut
degré. — Précédé de sa sœur Margot, il lui montre un magnifique
kakatoës à la huppe jaune hérissée. Des dames et des seigneurs
de sa suite semblent prendre plaisir à cette originale exhibition,
mais, en regardant à deux fois la physionomie de chacun, on est
vite convaincu que ces spectacles aussi absurdes que frivoles,
n'intéressent personne, tant ils reviennent souvent et sont con-
tre nos mœurs bourgeoises. La mise en scène est bien ordonnée ;
elle est claire, naturelle. La peinture de M. Comte, néanmoins,
n'a aucune des qualités qui pourraient la rendre originale, elle est
sobre d'effets et atteint le but qu'elle se propose sans jamais le dé-
passer.
  M. Sébastien-Melchior Cornu , dont je me souvenais à peine ,