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2S4                 LE PÈKË DE LA CHAIZE.
d'y suppléer d'abord en augmentant le nombre des missionnaires.
Nous avons vu , dans ses lettres , avec quelle activité il s'était
voué à son apostolat. En ces graves circonstances , il mit mieux
que jamais à découvert tout ce qu'il y avait dans son âme de
zèle , de modération et de douceur. Il était en correspondance
avec les principaux missionnaires de la Compagnie de Jésus et
avec d'autres ecclésiastiques, leur donnant les conseils les plus
utiles pour se concilier l'esprit des populations. Il mit, en un
mot, à diriger les missions de l'intérieur , la même activité qu'il
avait montrée en organisant les missions destinées aux pays les
plus lointains. Plusieurs phrases de sa correspondance nous
prouvent combien fut incessante sa sollicitude, combien ardente
sa charité.
   Fénelon qui, par sa mansuétude évangélique , avait obtenu
les plus beaux triomphes dans sa mission du Poiton , écrivait au
fils de Colbert : « J'ai reçu une lettre du P. de la Chaize qui me
donne des avis fort honnêtes et fort obligeants sur ce qu'il faut,
dès les premiers jours , accoutumer les nouveaux convertis aux
pratiques de l'Eglise, pour l'invocation des Saints et pour le
culte des images. Je lui ai écrit, dès les commencements, que
nous avions cru devoir différer de quelques jours Y Ave Maria
dans nos sermons, et les autres invocations des Saints dans les
prières publiques que nous faisons en chaire. Je lui avais rendu
ce compte par précaution, quoique nous ne fissions en cela que
ce que font tous les jours les curés dans leurs prônes, et les
missionnaires dans leurs instructions familières. Depuis ce
temps-là, je lui ai rendu compte de notre conduite , que j'ai déjà
eu l'honneur de vous rendre. »
   Une autre lettre , adressée par Fénelon au même marquis de
Seignelai, « nous montre toujours ce prélat occupé à recom-
mander aux agents de l'autorité d'oublier qu'ils ont le droit de se
faire craindre, pour ne se servir que du pouvoir qu'ils ont de se
faire aimer. Elle fait voir aussi que ses représentations au gou-
vernement, pour l'exciter à répandre des bienfaits sur les peuples
de ces contrées , avaient été accueillies de la manière la plus fa-
vorable. Ces dispositions généreuses étaient, en effet, bien plus