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LITTÉRATURE MÉDICALE. 285 est peut-être encore plus remarquable comme chirurgien (20) que comme médecin. Là , sa méthode se révèle sous un jour nouveau, et l'on voit ses rares qualités briller dans tout leur éclat. En médecine, ses idées, plus spéculatives, s'éloignent davantage des notions contemporaines ; en chirurgie, ses vues, pour ainsi dire plus matérialisées, restent plus con- formes aux données classiques. En médecine, beaucoup de ses pratiques ont vieilli ; en chirurgie, elles semblent plus vivaces ; les unes ont survécu, les autres renaissent sous le nom de procédés nouveaux, qui sont, dans toute la rigueur du terme, véritablement renouvelés des Grecs. On est étonné de trouver au XIXe siècle, dans un ouvrage aussi ancien, tant de faits, tant d'aperçus et tant d'idées ! Quelle netteté, quelle précision, quelle sûreté de coup d'œil ! On ne sait ce qu'il faut le plus admirer du dialecticien persuasif, ou du clinicien consommé et de l'observateur sagace. Et, pour signaler un point qui est capital dans la question, on doit (20) « Si l'on parcourt les divers traités admirables qu'il nous a laissés sur les luxations, les fractures et les articulations (moeblique), on ne doutera point qu'il n'eût une profonde connaissance de l'anatomie. » (Eloy. Dict. historiq.) — « La chirurgie, dit M. Raige Delorme, avait déjà , malgré l'imperfection des connaissances anatomiqucs, fait des progrès remarquables du temps d'Hippocrate. Sans savoir au juste la part qu'il eut à l'avance- ment de cette branche de l'art, on ne peut se refuser d'admettre qu'il n'y ait puissamment contribué, lorsque l'on considère les livres qu'il a écrits sur ce sujet, et qui forment une des parties les plus belles et les plus consi- dérables de ses œuvres. On ne peut y voir sans étonnement avec quel soin et quelle fidélité sont décrites un grand nombre de maladies externes, par- ticulièrement les fractures, les luxations des os, et les plaies de tête ; avec quel art se faisait déjà l'emploi des instruments, des appareils mécaniques et des bandages. » (Dict. en 30 vol., 1839, art. Médecine.) — Jacob Spon, de Lyon, a dit en énumérant les traités authentiques : « Habebimus omnes legitimos Hippocratis fœtus, nempe Librosque omnes chirurgicos, qui verc Hippocratis in chirurgià exercitatissimi genium redolent. » (I. Spon, Aphorismi «oui, 1684, Praefal.)