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 284                      LITTÉRATURE MÉDICALE.

   « Le livre de l'ancienne médecine, si remarquable par la
rectitude du jugement et la profondeur des pensées, ne l'est
pas moins par la beauté et l'excellence du style ; là, la forme
est en tout digne du fond            C'est certainement un beau
morceau de la littérature grecque ; et ce traité est un modèle
achevé de la discussion scientifique sur les points généraux
et élevés de la médecine. » (Littré.)
   Je ne saurais mieux terminer que par cette citation : ces
derniers traits achèvent de peindre Hippocrate et sa doctrine,
son rôle créateur comme chef d'école, son immense influence
comme polémiste et réformateur.
   Telle est cette grande et imposante figure d'Hippocrate,
qui a fait a juste titre l'admiration de tous les siècles : « Ses
œuvres médicales, d'une inépuisable fécondité, ont eu le
rare privilège de fixer, depuis vingt-deux siècles, l'attention
de tous les esprits cultivés       , enfin, de susciter d'âge en
âge une foule d'éditeurs ou de commentateurs, véritable
cortège triomphal qui s'augmente chaque jour. » (Daremberg).
   Et cependant, selon moi, ce n'est pas Hippocrate tout
entier ; s'il m'est permis de le proclamer, ce n'est que la
moitié de ce grand maître ; ce n'est qu'une partie de ce vaste
et puissant génie qui avait embrassé la totalité de l'art.
   Hippocrate s'est occupé de chirurgie, et, a mes yeux, il

siècles après, en posant les fondements de la philosophie naturelle. Les
procédés scientifiques furent à peu près ceux qui sont prescrits dans le
Novum organum : exclusion des propositions supposées, examen direct des
faits, inductions immédiates, comparaison de ces inductions pour en lirer
d'autres d'un ordre plus élevé, toujours également rigoureuses. Aussi
M. Caizcrgues et moi, nous nous souvenons de ce que disait Fouquet, notre
maître commun. Lorsque nous exaltions la méthode de Bacon appliquée à
la science de l'homme..., il prétendait que nous étions injustes, si Hippo-
crate n'avait pas sa part dans cet éloge ; car, disait-il, l'un avait fait ce que
l'autre (Bacon) disait qu'il fallait faire. » (Lordat, Perpétuité de la méde-
cine, 1837.) — Voy. aussi note 8.