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280                      LITTÉRATURE MÉDICALE.

siennes propres. Le premier livre, le seul authentique, est
consacré à l'exposition des principes qui servent de base pour
régler le régime dans les maladies aiguës (15) et formule
quelques aperçus généraux sur le traitement des affections
dont il s'occupe. « Si l'on veut se faire une idée exacte de ce
traité, et bien juger de la valeur des témoignages que les an-
ciens nous ont laissés sur ce livre, il faut le regarder comme
un spécimen d'un grand travail, comprenant non seulement
la diététique, mais la pharmaceutique générale et spéciale
des maladies aiguës. » (Daremberg).
   Dans le traité des épidémies (livres i et m), il s'occupe
moins des maladies épidémiques que des constitutions médi-
cales dont il étudie l'influence sur le développement, la
marche et l'issue des maladies. « Hippocrate se conlente
d'être un narrateur, un historien exact et précis ; il raconte,
mais il n'explique pas; il signale la cause, mais ne recherche
point la manière dont elle agit.... Dans les épidémies, l'étio-
logie est a l'état d'observation pure et simple, et c'est préci-
sément ce caractère qui fait le grand mérite de ce livre (16),

   (15) « Enfin, el c'est un des plus beaux litres de gloire d'Hippocrate, il
« a tracé, d'après une expérience à laquelle on a peu ajouté depuis deux
« mille ans, des préceptes sur le régime à tenir dans les maladies -, il a créé,
« comme il s'en félicite lui-même, la diététique. » (Raige Delorme, dict.
en 30 vol., art. Médecine.) — « Hoc opus (de victu in acutis) parvum
quidem mole, at utilitatc et antiquitatis décore ingens;        antiquitas ve-
neranda in hoc scripto. » (Ottho Heurnius, Leyde, in-4°, 1509.)
   (16) Beaucoup avaient vanté les histoires particulières de malades qu'on
y lit, sans trop en comprendre la valeur ; M. Littré leur a, le premier,
rendu leur véritable signification, leur caractère propre : elles ne con-
tiennent, et elles ne devaient contenir en effet, que l'indication des causes
générales, des évacuations critiques ou non critiques, des signes de coclion
ou de crudité, en sorte que la maladie particulière disparaît pour faire
place au tableau général de la souffrance et des efforls fructueux ou stériles
de h nature.