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                        LITTÉRATURE MÉDICALE.                             27S

capables de mettre en relief dans son ensemble la doctrine
du grand maître (10).
   Si, après avoir esquissé a grands traits et a un point de
vue général, on s'occupe d'entrer dans les détails, on trouve
dans la lecture attentive des Opéra"genuina la révélation de
tous ses caractères : partout on reconnaît le praticien expé-
rimenté, et l'éminent observateur; Hippocrate a joué avec
éclat le rôle d'un chef d'école et d'un puissant réformateur;
il s'est montré polémiste habile et profond dialecticien : il
déploie une grande puissance de raisonnement pour faire

   (10) Voici comment se compose l'édition de M. Daremberg : « le ser-
ment ; — la loi ; — de l'art ; — du médecin ; — prorrhétiques, livre i; —
pronostic ; — coaques ; — des airs, des eaux et des lieux ; — des épidé-
mies, livres i et m, — régime dans les maladies aiguës ; — aphorismes ;
— extraits et analyses de divers traites. »
   La manière, sans contredit, la meilleure, de publier les anciens, c'est de
donner le texte en regard de la traduction : autrement, la plupart des notes
philologiques dont on accompagne cette dernière, risquent en général de
porter à faux ; elles perdent la plus grande partie de leur valeur, car elles
traitent de choses absentes : si bien que la critique a pu dire qu'alors elles
surchargent une traduction, au lieu de l'enrichir. Ajoutons que ce serait
aussi le meilleur moyen de ranimer parmi les médecins le goût des lettres
grecques. Faisons donc des vœux pour que M. Daremberg, dans une 3 e édi-
tion, publie le grec en regard du français ; cela donnera plus de prix encore à
son livre, sans en augmenter démesurément le volume : il suffira pour cela
que l'imprimeur modifie un peu la disposition des pages, qu'il ne laisse pas
de blanc, et que l'auteur sacrifie quelques notes et quelques développements
parmi les moins essentiels (voyez Introduction des airs, etc.) ; les plus
amples retranchements pourraient, ce semble, porter sur l'Appendice, qui
n'a pas moins de cent pages de fragments et extraits ; toutefois, je ferais
une exception pour le deuxième livre des prorrhétiques et du régime, qui
complètent la traduction. Mais, je le demande, avec quelques pages, qui
ne sont que des tronçons épars, quelle idée peut-on se Taire de Yofficine,
des plaies de tête, et surtout du beau traité des fractures et de celui des
luxations ? J'avoue que je sacrifierais tous ces fragments volontiers pour
avoir le texte grée en regard de la traduction.