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276                        LITTÉRATURE MÉDICALE.

 triompher ses idées. Il a créé la topographie médicale, établi
les bases générales de Y hygiène publique et privée, et for-
 mulé les règles pour l'étude des constitutions médicales. Son
 école a hérité de la tendance morale qu'il a su imprimer a
l'enseignement et qui l'a distinguée des sectes rivales : il a
jeté les fondement* de l'art d'observer en médecine et l'a
élevé, dans plusieurs de ses écrits, a une hauteur que les mo-
dernes n'ont pu dépasser, j'allais dire atteindre : cet art du
pronostic, cette prognose comme on l'appelle, personne ne l'a
possédé à un degré aussi général ; chez lui c'est véritable-
ment l'art de la divination médicale. Partout l'on rencontre
le clinicien expérimenté et le thérapeutiste consommé, qui
méritait si bien l'estime générale dont on l'honore, et qui fut
si recherché à la cour des rois de Macédoine.
    Telles sont les qualités que doit faire ressortir une édition
des Œuvres choisies d'Hippocrate. M. Daremberg y a réussi,
à une exception près.
    Le côté moral est mis en évidence dans les traités de la
loi, de Part, du médecin, et surtout dans le serment (11), qui
a été comme le code moral des médecins, et dont « chaque

   (11) L'authenticité de la lui et de l'art n'est pas comparable à celle du
médecin, et surtout du serment. J'ai cherché ailleurs {Recherc. histnriq. sur
l'origine du traité du médecin, Paris, in-8°, 1850. — Voyez aussi Revue
médicale de Paris, 1850,1.1), à montrer par quels liens nombreux et indis-
solubles le traité du, médecin, jusqu'ici négligé ou rejeté par les critiques
(Voyez Littré, Introduction, t. i, p. 412, e t c . ) , s e rattache à la collection
hippocratique, section des Opéra genuina. M. Darcmberg, frappé de ces
rapprochements, admet aujourd'hui une telle solidarité entre ce traité,
celui de l'officine et celui des plaies de tête, qu'il le place à côté de ce der-
nier (2 e éd., p. 56). Quant au serment, je me bornerai à citer le passage
suivant de Jacob Spon, de Lyon : « Illud pro genuino admittere non dubi-
larunt Erotianus, Scribonins, Oribasius, Suidas, divus Hieronymus, Grego-
rius Nazianzenus, et omnes ferè recentiores. » (J. Spon, Aphorismi iiovi
<:x Hippocratis operibus, etc. Lyon, IC84, in-12, Prœfat.)