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LITTÉRATURE MÉDICALE. *Ã7'A non son génie, mais l'état même où se trouvaient les con- naissances humaines (8); la conception de l'ensemble des choses, la véritable conception encyclopédique se retrouve presque dans chacun de ses ouvrages. » (Daremberg, In- troduction). « 11 unissait une vaste expérience médicale a une grande pratique des hommes ; il n'avait pas seulement étudié en mé- decine mais en philosophe, et il joignait la noblesse du caractère a la profondeur de l'esprit ( id. ). » Toutefois, il se garda bien de faire des idées philosophi- ques les abus et les applications inopportunes qu'on reproche à ses contemporains et à ses successeurs ; il traça d'une main ferme leurs limites respectives : « Hippocrate sépara la médecine et surtout la physique (physiologie) de la phi- losophie, en ce sens que, tout en profitant des notions ac- quises, il constitua la médecine comme une science dis- tincte de toutes les autres, ayant ses principes et sa mé- thode d'exposition Le caractère pratique domine dans ses ouvrages ; pour lui, l'idée est un acheminement au fait, la théorie conduit toujours a l'application..... (8) « Dans les préceptes d'Hîppocratc, dit M. Raige Delorme, nous voyons les premiers traits de la méthode expérimentale.— Hippocrate fut-il toujours fidèle à ces préceptes éternels de la raison ? La gloire d'avoir tracé la véri- table route à cette époque doit sans doute paraître assez grande ; et, il faut l'avouer, Ilippocrate eût trop dépassé ce qu'on peut attendre des efforts humains, s'il n'eût cédé dans quelques points à cette tendance de générali- sation prématurée, et si, au milieu des difficultés d'une science naissante, il fût constamment resté dans le positif et le vrai. L'anatomie et la physio- logie n'existaient en quelque sorte pas, si l'on excepte une ostéologie assez exacte. Mais tout ce qu'on pouvait faire avec si peu de ressources, Hippo- crate l'a fait en médecine. Il a étudié les causes extérieures des maladies ; il en a observé et décrit les phénomènes principaux avec une précision et une indépendance de tout système qu'on ne saurait trop admirer. » (Dict. en 30 vol., art. Médecine), — Voy. aussi noie 19. 18